Le bourgmestre de la commune rurale de Minembwe (Sud-Kivu) a estimé jeudi 16 mai à vingt mille le nombre des déplacés - hommes, femmes et enfants – qui ont fui des violents combats entre groupes armés locaux, en territoire de Fizi. Selon lui, ces personnes se retrouvent actuellement sans aucune assistance à Madegu/Minembwe-centre. La Croix rouge de Fizi se dit débordée et appelle à une mobilisation tous azimuts pour une urgence humanitaire dans la région.
Ces déplacés sont venus par plusieurs vagues à pied jusqu’à Madegu, abandonnant leurs villages sous la cendre. Ils sont issus de toutes les communautés vivant dans les hauts plateaux : Banyindu, Bashi, Bafuliiru, Babembe, Banyamulenge et autres.
Depuis deux jours, certains dorment dans la brousse à la belle Etoile, sans nourriture ni médicament. D’autres ont trouvé refuge dans les bâtiments d’écoles et d’églises à Minembwe.
D’après le président de la Croix rouge en territoire de Fizi, Onésiphord Kabandilwa Ngyamula, ces différentes communautés vivent en symbiose dans cette zone de refuge ; alors que les milices qui leur sont proches se sont entretuées dans leurs villages d’origine.
Il estime qu’un conflit intercommunautaire est à la base de cette crise de Minembwe. Mais, l’administrateur de ce territoire, Gady Mukiza, rejette cette allégation. Selon lui, il s’agit d’un mouvement de contestation de la commune rurale de Minembwe érigée récemment par les autorités du pays.
Les Maï-Maï seraient coalisés aux rebelles burundais pour envahir Minembwe, poursuit-il ; appelant à l’assistance humanitaire des déplacés.
Depuis mercredi, des troupes des FARDC ont été déployées par les hélicoptères de la MONUSCO pour protéger la population locale.