La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) constate qu’en RDC, la joie de la résurrection contraste avec la crise multiforme aux conséquences humanitaires graves. Ce constat est contenu dans le message de Pâques du secrétariat général de la CENCO, publié ce dimanche 21 avril.
« La joie de la résurrection que nous célébrons aujourd’hui, contraste, malheureusement, dans notre pays, la RDC, avec la crise multiforme aux conséquences humanitaires graves qui nous affectent et font penser plus à la mort qu’à la vie. Il y a lieu de se demander quel est le sens de la fête de la résurrection pour la majorité de congolais qui parcourent encore un véritable chemin de croix ? Comment croire que Jésus vit et agit dans notre pays, lui qui a soulagé la souffrance des milliers des personnes, pendant que beaucoup de nos frères et sœurs croupissent dans la misère. Notre espérance est-elle vaine ? Dieu a-t-il oublié sa fidélité envers la RDC ? », s’interroge la CENCO.
L’Eglise catholique rappelle que la fête de Pâques est aussi une invitation à la confiance.
« Confions nos vies, notre avenir personnel et celui de notre pays à celui qui a vaincu la mort et le pêché. Le christ ressuscité nous répète aujourd’hui : N’ayez pas peur, moi j’ai vaincu le monde », recommande la CENCO.
Elle recommande aux Congolais de lutter contre les antivaleurs pour ressusciter avec le Christ et sortir de la misère.
« Une autre chose est certaine : si le Peuple congolais tout entier, bénéficiaire des ressources naturelles énormes, accepte de mourir avec le Christ, se défaire de ses antivaleurs et de vivre l’amour du Christ, avec Lui il ressuscitera. S’il vit avec lui, avec lui il règnera. Il sortira de ses tombaux de la guerre et de la misère pour la gloire de Dieu », lance la CENCO.
Devenir sensible aux misères des autres
De son côté, Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a fait remarquer qu’en RDC, les désespoirs gagnent de plus en plus les cœurs des congolaises et congolais.
« Nous célébrons aujourd’hui la fête de Pâques. Cette fête nous apporte un message d’espérance, parce que le Christ ressuscité d’entre les morts illumine notre vie terrestre et lui donne une dimension d’éternité. Les désespoirs gagnent de plus en plus les cœurs des congolaises et des congolais. Les récents événements sociopolitiques n’ont pas beaucoup réalisé les rêves de notre peuple. En effet, il y a quelques temps, les espoirs de tout un peuple ont été brisés et sacrifiés à l’autel des intérêts et calculs égoïstes de quelques personnes, créant ainsi frustration et découragement », a regretté Mgr Fridolin Ambongo.
Il poursuit :
« Pire encore, nous constatons que les conditions d’une société de paix et de justice traînent encore à advenir. Et les événements sociopolitiques de ces derniers jours ne font qu’entretenir un climat d’incertitude pour un lendemain meilleur en RD Congo. Que chacune et chacun de vous abandonne son cœur de pierre pour devenir sensible aux misères des autres ; que chacune et chacun de vous s’ouvre à l’Esprit de Dieu pour être capables d’un bon discernement et d’un bon jugement dans toutes les décisions à prendre. Ne laissez pas les ténèbres et les forces de la nuit conduire vos pas et guider vos actions jusqu’à détruire notre beau pays ».
Il demande aux chrétiens de bannir le tribalisme et d’autres antivaleurs.
« Ne laissez pas la haine, le tribalisme, la corruption ainsi que ses effets, la division et autres antivaleurs gagner vos cœurs. Malheureusement, c’est vers cette direction que beaucoup veulent conduire le peuple congolais. A toutes celles et à tous ceux qui luttent pour une société meilleure, sachez-le : vous n’êtes pas seuls. Le Christ est avec vous, l’Eglise est avec vous », réconforte Mgr Ambongo.