L'Union africaine (UA) a demandé à la Cour constitutionnelle la « suspension » de la proclamation des résultats électoraux définitifs. Lors de sa rencontre jeudi 17 janvier à Addis-Abeba (Ethiopie) sur le dossier de la RDC, plusieurs chefs d'Etats et de gouvernements africains ont conclu « qu'il y avait des doutes sérieux sur la conformité des résultats provisoires, tels qu'ils ont été proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ».
Selon les résultats provisoires de la CENI proclamés le 10 janvier dernier, l'opposant Félix Tshisekedi a remporté l'élection présidentielle avec 38,5%. Des résultats que contestent un autre opposant, Martin Fayulu, classé deuxième avec 35,2%. Il revendique la victoire avec 61% des voix. Il a saisi la Cour constitutionnelle qui doit proclamer les résultats définitifs d'ici mardi 22 janvier, date de la prestation de serment du nouveau président.
« En conséquence, les chefs d'Etat et de gouvernement demandent la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections », écrivent-ils.
« Les chefs d'Etat et de gouvernement ont convenu d'envoyer en urgence en RDC une délégation de haut-niveau comprenant le président de l'Union africaine (ndlr: actuellement le président rwandais Paul Kagame) ainsi que d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, et le président de la Commission de l'Union africaine », ajoutent-ils.
Cette délégation devra entrer en contact « avec toutes les parties prenantes congolaises, dans le but de trouver un consensus sur une issue à la crise post-électorale dans le pays ».
Les pays africains réunis jeudi au siège de l'UA « demandent à tous les acteurs concernés en RDC d'interagir positivement avec la délégation africaine de haut-niveau, dans l'intérêt de leur pays et de leur peuple. »
La réunion a rassemblé Paul Kagame, président en exercice de l'UA, le président de la Commission Moussa Faki Mahamat, ainsi que plusieurs chefs d'Etat (Afrique du Sud, Zambie, Namibie, Ouganda, Rwanda, Congo, Guinée, Éthiopie et Tchad).
« Pour parler franchement, de sérieux doutes sur la conformité des résultats proclamés persistent », avait déclaré le président de la Commission de l'UA dans un discours préliminaire.
Ce dernier communiqué de l'UA montre un changement de ton par rapport à une précédente prise de position de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Cet ensemble sous-régional s'était contenté d'appeler les acteurs politiques congolais « à obtenir des réponses à leurs doléances électorales dans le respect de la Constitution (congolaise) et des lois électorales concernées », sans parler d'un recomptage des voix.
Avec AFP.