Le Conseil de sécurité doit à nouveau demander aux autorités congolaises de lever officiellement toute interdiction de manifestations pacifiques et de mettre fin à la répression contre les réunions de l’opposition et de la société civile. Ce plaidoyer d’Amnesty International a été rendu public jeudi 4 octobre à la veille de la visite d’une délégation du conseil de sécurité en RDC.
À l’époque de sa dernière visite en 2016, l’une des principales préoccupations du Conseil était l’éventualité que le président Joseph Kabila se présente à l’élection présidentielle, rappelle l’organisation. La non-candidature de Joseph Kabila étant acquise, Amnesty estime que les autorités congolaises devraient profiter de cette visite pour « faire une déclaration ferme sur leur volonté d’ouvrir l’espace civique avant les scrutins de décembre et de libérer toutes les personnes arbitrairement placées en détention uniquement pour avoir exercé leurs droits humains, ainsi que celles qui ont été arrêtées pour des motifs politiques, notamment les quatre membres de Filimbi condamnés la semaine dernière ».
Depuis 2015, l’opposition et des organisations de la société civile organisent régulièrement des manifestations pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme des tactiques visant à retarder les élections, indique Amnesty. Les manifestations ont été interdites ou brutalement réprimées. L’ONG rappelle que le 3 septembre dernier lors des manifestations pacifiques dans plusieurs villes du pays contre la machine à voter que la Commission électorale prévoit d’utiliser pour la première fois dans le pays, au moins 23 manifestants pacifiques ont été blessés, et 89 autres ont été arrêtés dans la capitale, Kinshasa, ainsi que dans les villes de Goma, Lubumbashi, Bukavu, Mbandaka, Mbuji-Mayi et Tshikapa.
Le Conseil de sécurité doit à nouveau demander aux autorités congolaises de lever officiellement toute interdiction de manifestations pacifiques et de mettre fin à la répression contre les réunions de l’opposition et de la société civile, suggère Amnesty.
Vous pouvez écouter Jean-Mobert Senga, chercheur à Amnesty International.
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