Le Soft international : "La Majorité interpelée"

Revue de presse du lundi 30 avril 2018

Trop d’événements inexpliqués, parfois contradictoires, s’enchevêtrent ces dernières semaines. Des élections partielles ont lieu dans l’ex-Equateur, dans l’ex-province orientale, dans l’ex-Bandundu (Kwilu, Kwango), dans le Maniema. Si le corps électoral affiche une appartenance publique à la Majorité présidentielle, les assemblées délibérantes tiennent la dragée haute à la Majorité présidentielle, s’étonne Le soft international.

En dehors des déboires de la MP à ces élections partielles des gouverneurs, le média parle aussi du retour du corps de Tshisekedi et le discours de Félix Tshisekedi lors de son meeting à Sainte Thérèse, dans la commune de N'djili à Kinshasa.

« L’hypothèse du retour du corps du Sphinx saluée, est perçue comme un message d’apaisement politique et de cohésion nationale sauf que c’est comme au jeu de société de qui perd gagne avec ses règles inversées puisque le surlendemain c’est par la bouche du fils du Sphinx que la réponse tombe prenant à rebours foule et partisans à la Place Sainte Thérèse à N’Djili. Surprenant ! Il est un questionnement : comment exiger le retour du Sphinx et obsèques comme préalable, éloigner de celles-ci un « traitre illégitime Premier ministre », et rejeter l’hypothèse de prendre la Primature et ne pas renvoyer aux calendes congolaises ce retour au pays… Certes, des noms de restitution sont balancés », écrit Le Soft international, pour qui la MP est interpellée.

Comme pour corroborer cette interpellation, Times.cd révèle qu’à la MP, « Bahati Lukwebo se rebelle » !

A l’occasion de la cérémonie officielle d’adhésion de nouveaux membres dans ce parti politique, Modeste Bahati a prévenu ses pairs de la MP sur l’implication de cette force dans la prise de grandes décisions de la plateforme.

« Nous sommes dans la Majorité présidentielle. Nous voulons que ça soit clair, nous n’accepterons aucune décision qui sera prise sans nous par un groupe de gens au sein de la MP.  L’AFDC doit être associée à toutes les réunions stratégiques de la MP. Au cas contraire, nous n’accepterons aucune décision qui sortira de ces réunions », a-t-il martelé.

Insatisfait lors de la composition du dernier gouvernement et de la mise en place dans la territoriale, Modeste Bahati Lukwebo, n’a jamais caché son ambition de conduire son propre regroupement politique qu’il a d’ailleurs nommé « AFDC et Alliés », rappelle le média en ligne.

Sommet Mo Ibrahim

La presse congolaise s’intéresse aussi au sommet africain Mo Ibrahim 2018 qui s’est tenu au Rwanda le weekend dernier. Présent à cette rencontre, Moise Katumbi, candidat à la présidentielle, a plaidé pour l’amélioration du leadership en Afrique et appelle les africains à vaincre la peur, fait savoir 7sur7.cd

« … Comme dans une équipe de football, l’Afrique a aussi besoin d’un soutien », a déclaré Katumbi du haut de la tribune de Convention Center à Kigali, s’appuyant sur son expérience d’entrepreneur sportif et homme d’affaires, écrit le site Internet.

Pour Politico.cd la présence de Moise Katumbi n’est pas qu’une simple participation à la conférence Mo Ibrahim. L’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, aurait profité de son séjour au Rwanda pour tenir des activités politiques dans un pays où l’opposition politique est systématiquement réprimée.

Au cours de ces rencontres, Katumbi s'est montré très proche du Rwanda, restant plus que rassuré notamment sur son retour au pays et le départ du président Joseph Kabila.

« Si Kabila ne permet pas la tenue des élections, comme nous le soupçonnons parce qu’il ment beaucoup, eh bien il y a l’Union africaine et la communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Nous nous tournerons vers elles pour qu’elles agissent », a affirmé Katumbi. Ce qui fait dire à Politico.cd que Katumbi est à la recherche de « grands moyens » pour faire partir Kabila.

Cas-info.ca se lance dans une analyse du discours du président rwandais Paul Kagame lors de ce sommet Mo Ibrahim. Il a affirmé : « Le Congo a neuf voisins, chacun de nous est affecté par ce qui se passe [dans ce pays]. C’est pourquoi, les voisins ont naturellement la légitimité de faire ou de dire quelque chose à ce propos. Et si vous pouvez comprendre en tant que voisins comment aider la transition au Congo à se dérouler sans nous affecter ou sans les affecter de façon négative, alors nous aurons agi raisonnablement ».

Des propos, selon ce média, qui sonnent comme un revirement dans l’approche rwandaise du conflit politique en RDC.
Et Cas-info.ca de poursuivre : « En manifestant ouvertement son souhait d’’aider’’ les Congolais à bien conduire leur transition, Paul Kagamé donne l’impression de valider implicitement l’idée que le Président congolais va quitter son poste à l’issue du processus en cours à Kinshasa. Une première dans la communication officielle du Rwanda longtemps considéré comme soutien de toujours de Joseph Kabila».

Elections en décembre…

La Prospérité revient sur le processus électoral et assure, en reprenant les propos du Premier ministre Bruno Tshibala, que les élections auront lieu le 23 décembre 2018, en dépit de « plusieurs bouches qui font des remontrances à la commisison électorale, avec Corneille Nangaa en première ligne de tir, tout en soutenant, par ailleurs, que les élections sont désormais hypothétiques. »

« Une tenue des scrutins réussie demeure la priorité de ses missions », affirme Tshibala. Interprétant ces propos, le quotidien note que cela signifie qu’il fera de tout son possible, même s’il faut aller dérober les étoiles dans les cieux pour que la RDC ait inéluctablement de bonnes élections à la date prévue par la CENI.

Mais alors « que faire en cas de la non-tenue des élections » ? Une interrogation de l’ancien premier ministre Adolphe Muzito, que reprend Forum des As.

Le pays est devant quatre hypothèses alternatives, répond Muzito : la première est celle qui consiste à aller aux élections du 23 décembre 2018 avec le Président Kabila et son camp, comme seuls maîtres à bord, la deuxième est celle qui consisterait à aller aux élections après 2018, avec l’Opposition sans Kabila et son camp, comme seul maître à bord, la troisième est celle d’un troisième dialogue consensuel entre les deux camps pour des élections apaisées, et la quatrième est celle d’un troisième larron, écrit le quotidien.