Les rebelles ougandais de la LRA ont annoncé leur volonté de rentrer dans leur pays d’origine, dans une lettre adressée aux autorités territoriales de Dungu (Haut-Uele), dont une copie est parvenue à Radio Okapi mardi 13 mars. La LRA subordonne cependant ce retour à un certain nombre des conditions que les destinataires de cette correspondance qualifient de pure distraction.
Cette lettre de la LRA rédigée en anglais le 3 mars est parvenue aux autorités de Dungu par le biais d’un commerçant ambulant. Elle a fait l’objet d’une rencontre du comité territorial de sécurité élargi samedi dernier.
L’abbé Jean-Pierre Bagudekia, directeur de la commission diocésaine justice et paix de Dungu, énumère quelques-unes des conditions posées par la LRA :
«Un, s’ils apparaissent dans un village et s’ils coupent aussi les routes, que la population ne panique pas. De deux, que les gens s’adonnent à la pêche et à la chasse sans crainte. Ceux qui font la chasse, qu’ils n’osent pas tirer sur eux, les éléments LRA. De trois, une mise en garde sévère contre toute attaque venant de nos forces de sécurité. En représailles, ils vont décimer ces villages dans lesquels on les a attaqués. Quatre, que la population civile qui voyage ne soit pas accompagnée des militaires armés».
Pour le porte-parole du secteur opérationnel Uele des FARDC, le capitaine Carlos Kalombo, la LRA veut distraire la population congolaise et ses autorités. Son départ de la RDC ne peut en aucun cas être soumis à des préalables.
Carlos Kalombo soutient que les FARDC vont continuer à traquer ces rebelles pour mettre un terme à ce phénomène.
« S’ils veulent qu’ils se rendent aux FARDC et déposent les armes. En ce moment-là, ils seront rapatriés bonnement. Mais avec l’esprit de leur lettre là en tout cas c’est une distraction. Pour nous, la lutte continue jusqu’à ce qu’ils vont déposer les armes et regagner leur pays dans le calme», à déclaré l'officier militaire.
La société civile locale, de son côté, invite la population à ne pas se fier à cette lettre et à collaborer étroitement avec les FARDC.