Les prêtres catholiques de l’archidiocèse de Kananga dans la province du Kasaï Central, dénoncent des enlèvements, arrestations arbitraires et extorsions qu’ils attribuent aux forces de l’ordre. Ils ont adressé un mémorandum vendredi 9 mars au gouverneur du Kasaï-Central, Denis Kambayi.
«Le contexte actuel que nous vivons à Kananga est marqué par une forte psychose due aux enlèvements des personnes devenus monnaie courante et des arrestations arbitraires. Cette psychose nourrie par la présence d’un véhicule non immatriculé et identifiable par sa couleur blanche, portant à son bord des hommes en uniforme des FARDC, non autrement identifiés, plonge la grande majorité de notre population dans le désespoir», indique le mémorandum.
Dans ce document de douze pages, le clergé de Kananga répertorie une trentaine de cas d’insécurité recensés depuis le début de l’année dans la ville.
Le document présente des dates, des noms, des lieux où ont eu lieu ces incidents. Parmi les incidents sécuritaires, les prêtres signalent notamment des kidnappings qui, selon le document, ont été opérés quelque fois par des militaires.
Le clergé de Kananga dénonce également des arrestations arbitraires et des cas d’extorsion dont se seraient rendues coupables les forces de l’ordre. Les prêtres recommandent aux forces de l’ordre de cesser de provoquer la population en exhibant les armes, de «rompre avec la culture de la gâchette facile et des arrestations arbitraires, sous prétexte de traquer des miliciens et de chercher à gagner la confiance de la population».
«Eu égard à notre mission prophétique, écrivent les prêtres dans leur mémorandum, nous prenons en main notre responsabilité pastorale pour dénoncer tous ces cas.»
Le clergé catholique s’interroge sur la multiplication des incidents sécuritaires dans une ville où, affirme-t-il, les services de sécurité sont omniprésents.
En définitive, les prêtres catholiques demandent ainsi la suppression du secteur opérationnel au Kasaï-Central. Le secteur opérationnel de l’armée avait été mis en place dans la région du Kasaï pour faire face à la milice Kamuina Nsapu.