«Depuis plusieurs années, on vous a tout dit sauf la vérité», a déclaré ce vendredi 26 janvier le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, la première depuis plusieurs années.
Le président de la RDC a rappelé le contexte dans lequel il a accédé au pouvoir en 2001 :
«Il faut commencer par le commencement. Le commencement, c’est le 26 janvier 2001. Dix jours avant cette date, la RDC venait de perdre son président, Laurent Désiré Kabila, assassiné».
Le président Kabila a indiqué que le Congo était divisé en plusieurs zones d’infiltration «avec des armées d’occupation» du Nord au Sud.
Face à cette situation, il fallait lancer un processus de dialogue.
«Il n’y avait pas de perspectives vraies quant à l’issue de ce dialogue, quant à la réunification du pays, ou de l’organisation des élections», a rappelé le chef de l’Etat. Sur le plan économique, «les indicateurs étaient au rouge.»
«On avait une dette de 14 milliards USD (…). Une dette à payer, qui n’était pas contractée par le président Laurent-Désiré Kabila mais que la RDC devrait payer», a indiqué le président Kabila.
Le chef de l’Etat congolais considère ainsi comme sa plus grande réussite, la « réunification du pays ».
Joseph Kabila s’est par ailleurs félicité que la RDC ait pu adopter sous sa gouvernance une constitution votée par referendum qui a permis aux pays d’aller aux élections en 2006.
«J’étais le seul à battre campagne pour l’adoption de cette constitution », s’est encore réjoui le président affirmant que la future loi fondamentale avait alors été combattue par ceux qui la défendent aujourd’hui.
A une journaliste qui lui a demandé s’il sera candidat à sa succession alors que la constitution congolaise ne permet pas à un chef de l’Etat de briguer plus de deux mandats successifs, Joseph Kabila a renvoyé l’auteure de la question à la même constitution : « quelqu’un a-t-il une copie de la Constitution ici? Remettez ça à ma jeune sœur », a répondu le président Kabila dont le second mandat est arrivé à terme en décembre 2016.
A un autre qui cherchait à savoir si le chef de l’Etat, 46 ans et au pouvoir depuis 17 ans, avait l’intention d’aller au referendum pour pouvoir se présenter à nouveau à la présidentielle, Joseph Kabila a dit : « La CENI a publié un calendrier. Je n’ai vu nulle part le référendum ».
Le calendrier électoral de la CENI prévoit l’élection présidentielle combinée aux législatives nationales et provinciales le 23 décembre 2018.
Insécurité
Seules deux des 26 provinces de la RDC, le Nord et le Sud-Kivu, vivent une « situation inquiétante », a estimé Joseph Kabila et seulement cinq ou six des cent quarante-cinq territoires sont affectés par l’insécurité.
«Au Nord-Kivu, vous êtes sans savoir qu’après l’entrée massive des réfugiés dans l’Est de la RDC, à Goma et à Bukavu les réfugiés rwandais et burundais ne sont pas seulement venus avec leurs bagages, mais aussi avec des centaines de kalachnikov. Et c’était le début de notre cauchemar. C’était le début de l’insécurité dans ces deux provinces», a déclaré le président Kabila.
L’armée est chargée de mettre fin à l’insécurité causée par les rebelles étrangers opérant sur le territoire congolais et « les groupuscules qui agissent contre la population congolaise et contre les autorités », a dit le chef de l’Etat congolais.