Cas-info.ca: «Avec la machine à voter mais sans l’opposition, l’Assemblée nationale adopte la réforme de la loi électorale»

La plénière de lundi  au Parlement consacrée aux tractations et à l’adoption de la loi électorale est l’un des sujets qui suscitent les commentaires des journaux parus mardi 5 décembre à Kinshasa.
 
Cas-info.ca fait savoir que le Parlement congolais dans son ensemble se dirige tout droit vers l’adoption complète de la réforme de la loi électorale, indispensable, à l’organisation des élections en décembre 2018 après l’adoption hier de ce texte à l’Assemblée nationale.   
 
Le site web d’informations rapporte que les obstacles auxquels la Majorité présidentielle (MP) faisait face à l’assemblée nationale ont été surmontés, « de force », selon l’opposition, qui a quitté la salle dans l’après-midi.
 
A en croire le site d’analyses et d’infos congolais,  le texte « controversé » a été transmis au Sénat pour une seconde lecture. Le site d’actualité en ligne estime que c’est un « pari gagné » pour la MP qui, précise-t-il, a réussi à faire passer l’essentiel de ce qu’elle cherchait malgré la résistance de l’opposition et les multiples appels pour enlever du projet de loi les dispositions controversées.
 
La Prospérité recommande aux députés de l’opposition contestataires de s’en remettre aux Sénateurs, lors de la seconde lecture de ce projet de loi électorale, soutenant que cette adoption est conforme à la loi.
 
Un texte pourtant «en négation avec la Constitution», dénonce Le Potentiel. Pour le quotidien, le seuil de représentativité et le sort des indépendants tels que retenus dans la nouvelle loi électorale sont des points qui s’écartent fondamentalement des options retenues dans la Constitution du 18 février 2006. Le journal craint que le projet de loi révisé et en passe d’être adopté au Senat balise la voie à l’émergence d’un parti-Etat.
 
Le rapport que l’ONG Human Rights Watch (HRW) vient de publier sur les répressions des manifestations publiques en RDC figure également parmi les sujets qui intéressent la presse kinoise parue ce mardi.  
 
Selon cette enquête, des ex-combattants du Mouvement du 23 mars 2009(M23)  auraient été recrutés par des officiers des Forces armées de la RDC (FARDC) à partir de leurs camps d’hébergement en Ouganda et au Rwanda et exfiltrés vers Goma, Kinshasa et Lubumbashi en vue de leur participation aux opérations de répression des manifestations de la rue, à l’appel de l’Opposition, en décembre 2016, rapporte Le Phare.
 
Selon le même rapport, poursuit le journal, ce sont ces ex-rebelles qui se seraient le plus illustrés dans des tirs à balles réelles sur des manifestants à mains nues au cours des journées des 19, 20 et 21 décembre 2016. Le quotidien souligne cependant que ces allégations sont à prendre avec réserves.

Mais si elles reflétaient la réalité, elles remettraient automatiquement en question toutes les opérations militaires planifiées par les autorités congolaises pour ramener une paix durable au Nord-Kivu, croit savoir le quotidien.
 
Réagissant à ce rapport, la ministre congolaise des droits humains Marie-Ange Mushobekwa s’est dit «étonnée d’apprendre toutes les allégations de Human Rights Watch alors que tous les rebelles du M23 se trouvent dans des camps de réfugiés», rapporte depêche.cd.
 
Selon le site web d’infos, Mme Mushobekwa a invité la MONUSCO à «attester que ces rebelles ont été désarmés et que le gouvernement de la RDC n’avait pas besoin de recourir à eux pour maintenir l’ordre public».