Pour le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu Ladislas Muganza wa kandwa, les militaires congolais qui sont intervenus vendredi à Kamanyola pour rétablir l’ordre perturbé par une manifestation des réfugiés burundais ont réagi dans une situation de « légitime défense ».
Environ trente-sept personnes dont trente-six réfugiés burundais et un militaire, sont mortes dans cette intervention des militaires congolais contre une manifestation des demandeurs d’asile burundais qui réclamaient la libération de deux de leurs compatriotes arrêtés par les services de sécurité à Kamanyola (Sud-Kivu).
M. Muganza attribue ce drame « déplorable » à un « débordement des refugiés » qui selon lui, n’ont pas voulu qu’on arrête deux de leurs compatriotes en conflit avec les lois internationales régissant les réfugiés.
« Ce qui est arrivé ici a été provoqué par un débordement de la population refugiée, qui n’a pas voulu qu’on arrête quatre de leurs communautés qui étaient en train de pratiquer des activités incompatibles avec les conventions internationales régissant les réfugiés. Les militaires et policiers se sont retrouvés dans une situation de légitime défense » a expliqué à Radio Okapi le gouverneur interlinéaire du Sud-Kivu.
D’après la police en effet, les deux réfugiés burundais dont leurs compatriotes réclamaient la libération, fabriquaient des armes blanches dans leur résidence. A en croire des témoins, les manifestants s’en sont pris aux forces de l’ordre, blessant un policier.
Ils ont également ravi son arme avant l’intervention des militaires.
« La délocalisation des réfugiés, solution durable »
Pour prévenir tout risque de conflit qui pourrait subvenir entre ces réfugiés burundais et les peuples autochtones, le gouverneur Ladislas Muganza wa kandwa préconise la délocalisation des 2000 réfugiés burundais encore présents dans la zone.
Il appelle dans cette optique la communauté internationale à « accélérer le processus de leur délocalisation », estimant que l’éloignement de ces réfugiés des zones frontalières et des cités occupées par les peuples autochtones est « la solution durable » » au problème de cohabitation qui pourrait se poser entre ces réfugiés et les autochtones, après le drame de vendredi.
Le gouverneur du Sud-Kivu a fait ce plaidoyer samedi lors de l’inhumation des corps des 36 burundais décédés dans les violences de vendredi à Kamanyola.
La mise en terre du miliaire congolais tombé lors de cette violence est intervenue quelques heures plus tard. La victime, Mbuza Ndando, était le fils de l’ancien commandant de la 10è région militaire au Sud-Kivu, le général Mbuza Mabe.