Au cours de l’audience de mercredi 14 juin dans le procès des militaires accusés de massacre dans la localité de Mwanza Lomba au Kasaï-Oriental, les prévenus ont affirmé avoir tué sept personnes qu’ils ont ensuite enterrées, en dehors du village.
La cour militaire leur a demandé pourquoi ils n’avaient pas laissé les familles des victimes organiser dignement les obsèques. L’un des prévenus, le major Nyembo, commandant des opérations de Mwanza Lomba, a répondu qu’il en est toujours ainsi, citant des opérations auxquelles il a participé à Moba, dans l’ex-Katanga ainsi que dans la partie Est du pays.
Questionnés à ce sujet, des experts de l’Etat-major de l’armée qui ont rejoint la défense ont expliqué qu’il existe une pratique militaire consistant à ensevelir les cadavres de toute personne morte sur le terrain de combat pour des raisons de santé publique et dans le souci de ne pas affecter le moral des troupes qui viennent en renfort.
Descente sur terrain
La cour militaire du Kasaï-Oriental qui juge les neuf militaires (dont deux sont en fuite) poursuivis a décidé sur demande de la défense une descente sur le terrain à Mwanza Lomba où le présumé massacre a été commis.
Elle estime qu’une descente à Mwanza Lomba est importante pour une bonne instruction du dossier.
Pour sa part, le ministère public juge superflue cette descente à Mwanza Lomba, prévue ce jeudi.
Selon lui, la cour et la défense n’ont qu’à compulser les rapports des experts qui s’étaient rendu à Mwanza Lomba.
Ce dossier avait été révélé à l’opinion à la suite d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux où on voyait des hommes en uniforme présentés comme des militaires congolais en train de tuer des présumés partisans du chef traditionnel Kamuina Nsapu.