Les journaux parus lundi 12 juin à Kinshasa commentent le réajustement par l’Assemblée nationale du taux de change appliqué au salaire des fonctionnaires de l’Etat tel que contenu dans le projet de budget 2017.
Ce taux passe de 933,45 à 1.425 FC pour 1USD, précise Forum des As, expliquant que ce réajustement est motivé par le souci des autorités congolaises de prendre en compte la dépréciation du taux de change en vue d’assurer le pouvoir d’achat des agents et fonctionnaires de l’Etat.
Le journal souligne que cette décision a été prise à la suite d’une réunion qui s’est tenue du 1er au 7 juin et qui a réuni 87 membres de la commission économique et financière de l’Assemblée nationale, des experts du gouvernement ainsi que des délégués des organisations de la Société civile.
Le Potentiel qualifie le réajustement annoncé de « mensonge d’Etat ». Le journal explique que pour appliquer l‘indexation au taux de 1425 FC/USD des salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat, il faut une augmentation substantielle de la masse salariale. Or, fait remarquer le quotidien, une mission d’assistance technique des experts du FMI de passage récemment en RDC a appelé le gouvernement à entamer des réformes de grande envergure pour assainir les finances de l’Etat, trouvant « inconvenant » le cadrage macroéconomique proposé dans le projet de budget 2017.
Le tabloïd relève qu’au lieu de ramener le taux de change entre le franc congolais et le dollar américain dans les limites acceptables pour se conformer à l’appel du FMI, le gouvernement a préféré s’ajuster à la dépréciation de la monnaie nationale. Avec une corbeille vide, cette décision n’est que de la poudre aux yeux, estime le journal.
L’actualité dans la presse parue ce lundi à Kinshasa est également marquée par des évasions survenues ce week-end dans les cachots du parquet de grande instance de Matete et de la prison de Kangbayi, située dans la périphérie de la ville de Beni.
Le Phare rapporte qu’un groupe constitué d’une dizaine des personnes, portant des armes blanches et des tissus rouges à la tête ont attaqué samedi 10 juin entre 3 heures et 4 heures les cachots de la police du district de Mont Amba ainsi que le parquet de grande instance de Matete, occasionnant l’évasion des détenus trouvés sur place ainsi que la mort de quelques éléments de la police nationale congolaise.
Contrairement à l’attaque surprise suivie de l’évasion survenue il y a environ un mois à la prison centrale de Makala, le journal ne trouve « aucune excuse pour celle survenue au parquet de Matete », estimant que les autorités politiques, militaires, policières et judiciaires auraient dû prendre les dispositions requises de sécurité après les alertes enregistrées à Makala, Kasangulu, Bandundu/ville, Goma et ailleurs.
A en croire La Prospérité pourtant, seuls trois détenus aux cachots de Matete ont pris le large sur un effectif de 33 prisonniers. Le journal s’appuie sur un communiqué officiel de la Police nationale précise également qu’un seul mort a été enregistré à la suite de l’attaque contre l’Etat-major du commissariat urbain de Mont-Amba.
La police qui traque les assaillants et les évadés appelle par ailleurs à la collaboration de la population pour dénoncer « tous ces criminels dangereux », écrit le quotidien dans ses colonnes.
L’Avenir attribue cette attaque à « des envahisseurs se réclamant de Bundu dia Mayala ». Le quotidien qui analyse ce phénomène d’évasions massives des détenus dans plusieurs prisons de la RDC note que les commanditaires connaissent très bien les rouages de la sécurité. Le journal appelle le pouvoir public à démasquer ces commanditaires pour que ces cas d’évasions ne se reproduisent plus.
De son côté, le député national Grégoire Kiro exige des sanctions contre le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, et d’autres officiels après la série d’évasions successives dans différentes prisons du pays, renseigne pour sa part Actualité.cd.
Dans une déclaration faite dimanche, l’élu de Beni qui annonçait l’évasion le même jour d’environ 930 détenus de la prison de Kangbayi de la ville de Beni (Nord-Kivu), a dénoncé le fait qu’aucune disposition n’ait été prise après l’attaque de la prison centrale de Makala, rapporte le site d’information en ligne.