L’auditeur général des Forces armées de la RDC, général major Ponde Isambwa, a annoncé vendredi 14 avril l’arrestation de deux personnes suspectées d’être impliquées dans le meurtre de deux experts de l’ONU tués en mars dernier aux Kasaï. L’un des deux suspects s’est échappé. Les quatre policiers qui le surveillaient sont auditionnés par la justice à Kananga. L’autre suspect est également interrogé par la justice.
A (re)Lire: L’ONU confirme la mort de ses deux experts en RDC
« L’auditorat militaire supérieur du Kasaï-Central a travaillé avec le commandement provincial de la police et le commandement régional de l’armée. C’est ainsi que les investigations les ont conduit à Mbaya et Tshiebwe. Tshiebwe, c’est celui qui a pris fuite. Les deux suspects nous les avons confiés à la police pour la garde jusqu’à ce qu’ils soient ramenés sur Kananga. Ce sont ces policiers qui ont laissé partir un des suspects que nous avions arrêtés », a déclaré le général major Ponde au cours d’une conférence de presse.
Au sujet des exactions commises dans les provinces du Kasaï, l’auditeur général de l’armée a indiqué que deux hauts magistrats sont sur place pour poursuivre les investigations.
Il a ainsi révélé qu’un chef de village est auditionné par la justice à Mbuji-Mayi. Des fosses communes auraient été découvertes derrière son domicile.
« Notre équipe s’est rendue à Bena Tshikasu. [Elle a] récupéré le chef du village parce qu’on a trouvé les trois sites […] qu’on suppose être les fosses communes derrière la maison de ce chef du village », a fait savoir le général major Ponde.
Pour l’auditeur général de l’armée, l’audition de ce chef de village devait permettre de déterminer si des militaires arrêtés sont impliqués dans l’affaire des fosses communes.
Le général major Ponde a invité, par ailleurs, toute personne qui détient des informations sur les exactions commises aux Kasaï, notamment dans la ville de Kananga, d’en informer la justice.
Les provinces du Kasaï font face à une violence meurtrière depuis plusieurs mois. Des miliciens qui se réclament d’un chef traditionnel tué en août 2016 affrontent les forces de l’ordre, occasionnant de nombreuses victimes. Selon l’ONU, 23 fosses communes ont été dénombrées dans ces provinces.