Plus de cinquante barrières routières sont érigées par des militaires dans la collectivité des Walendu Bindi pour rançonner la population, a révélé la société civile locale dans un rapport rendu public mercredi 29 mars à Bunia.
Elle accuse ces militaires de «vivre sur le dos de la population déjà sinistrée par les conflits armés».
Le porte-parole de l'armée en Ituri rejette ces allégations qui, selon lui, visent à ternir l’image des forces loyalistes.
Dans son rapport, la société civile de Walendu Bindi indique que ce rançonnement est généralisé dans tous les six groupements de la collectivité. Les militaires auraient installé des barrières sur tous les axes routiers.
Selon la société civile, ils exigent aux passants de débourser 200 à 500 francs congolais (0,4 $) ou de leur donner des vivres. Les commerçantes qui proviennent du lac Albert doivent laisser deux poissons et de l’argent à chaque barrière.
«Nous regrettons que les FARDC continuent avec cette [pratique] ! A tout passage, ils [militaires] veulent toujours demander de l’argent. Même ceux qui vont au lieu de deuil, ils sont toujours obligés de débourser de l’argent», a déploré le coordonnateur adjoint de la société civile de Walendu Bindi, Daniel Ndrundro.
L’ONG «Justice Plus» condamne aussi ces pratiques, qui violent la liberté de circulation de la population. Elle demande à la justice militaire de poursuivre les auteurs afin de décourager ces actes.
De son côté, le porte-parole de l'armée en Ituri, le capitaine Carlos Kalombo, dément ces allégations qui, selon lui, visent à déstabiliser les forces armées:
«Il n’y a pas de tracasseries. C’est [un] montage. Ils ont monté cela pour déstabiliser seulement les forces armées puisque tous les couloirs par où les miliciens passaient pour voler, sont bouchés».