Dans son rapport annuel 2016, l’ONG Journaliste en danger (JED) dénonce la «montée» des attaques ciblées contre la presse en RDC.
Ce document publié, mercredi 2 novembre à l’occasion de la journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes, contient au moins 87 cas d’attaques contre les journalistes et les médias recensés par JED dans les 26 provinces du pays.
A travers son service de monitoring, cette organisation rapporte qu’au cours des manifestations initiées par l’opposition, les 19 et 20 septembre derniers, au moins une dizaine de professionnels des médias ont été attaqués ou interpellés par des éléments des diverses forces de sécurité.
Ils ont été malmenés, battus, leurs matériels de travail endommagés, et détenus pendant de longues heures dans des camps militaires, indique JED.
Par ailleurs, cette ONG constate qu’à l’approche des échéances politiques majeures, aucune mesure, ni politique, ni juridique n’a été prise dans le sens de renforcer la liberté de la presse qui demeure fragile.
A lire aussi :RDC: 15 journalistes emprisonnés en 6 mois, selon JED
Dans le cadre de la journée de lutte contre l’impunité des attaques contre les journalistes, JED saisit l’occasion pour dénoncer la «prise en otage» depuis plusieurs mois, des médias proches de l’opposition pour des raisons politiques «inavouées».
Elle demande au président de la République d’ordonner la réouverture de ces medias illégalement fermés, afin de mettre fin au calvaire des journalistes contraints au chômage.
La journée internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes a été instaurée par les Nations unies en mémoire de deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués dans le nord du Mali, il y a exactement trois ans passés.
La liberté de la presse est violée au Nord-Kivu, selon JED
Le Nord-Kivu fait partie des provinces ayant battu le record en nombre de cas de violation de la liberté de la presse l’année 2016, a déclaré mercredi 2 novembre à Goma, le représentant local de Journaliste en danger (JED), Tuver Wundi.
«Le Nord-Kivu arrive en troisième position de mauvais élève par rapport à la promotion de la liberté de la presse. Beaucoup de cas y ont été recensés notamment la confiscation de matériels, les menaces verbales contre les journalistes, interdiction de fonctionnement de certaines chaines… », a-t-il indiqué.
D’après lui, la situation que traverse la province a été pour beaucoup dans ces différentes violations de liberté de la presse.
«Nous savons qu’il y a une plainte de la famille de Shamwami qui a été déposée auprès des services compétents, mais on n’a jamais ouvert un dossier. Il en est de même pour le cas de Kambale Kitolwa de Kirumba, on n’a jamais ouvert une instruction en justice depuis 4 ans», a ajouté M.Wundi.