Les travaux du dialogue politique en RDC ont été lancés jeudi 1er septembre à Kinshasa. Ce forum qui a été convoqué depuis l’année passée par le chef de l’Etat pour permettre l’organisation d’élections « apaisées » et « crédibles » va réunir près de deux cents délégués de l’opposition, de la majorité et de la société civile.
Alors que certains opposants dont Etienne Tshisekedi ont boycotté la rencontre, le facilitateur Edem Kodjo a souhaité que « la main tendue en direction des partis qui ne sont pas encore avec nous dans la salle soit attrapée pour que toute la famille se réunisse au grand complet ».
L’ancien Premier ministre togolais a fait savoir que le dialogue était fondé sur la constitution congolaise. Il a indiqué que les participants allaient débattre des moyens pour organiser des élections libres, crédibles et apaisées.
« Seule voie pour sortir de l’impasse »
Avant le facilitateur, le commissaire de l’Union africaine (UA) pour la paix et la sécurité, Smail Chergui, et le chef de la MONUSCO, Maman Sidikou, ont notamment pris la parole.
M. Sidikou a notamment fait savoir que « le dialogue reste la seule voie pour sortir de l’impasse actuelle ». « L’alternative, c’est la violence », a-t-il prévenu.
Le chef de la MONUSCO s’est félicité de l’ouverture du dialogue qu’il a souhaité « le plus inclusif et crédible possible ».
« L’absence d’une partie de la classe politique met en exergue la nécessité de poursuivre nos efforts pour les amener à se joindre à ce processus en leur demandant de faire preuve de plus de flexibilité », a déclaré Maman Sidikou.
Smail Chergui a affirmé que l’UA a souhaité voir l’ensemble des sensibilités politiques congolaises prendre part au dialogue.
« Cela, je le déplore, n’a pas pu être le cas », a-t-il déclaré, invitant tous les acteurs à participer au dialogue « quand bien même ils estiment toutes les conditions préalables n’ont pas été remplies ».
Smail Chergui a félicité les autorités congolaises qui ont pris en compte « les appels de la communauté internationale en prenant des mesures dans le sens de la décrispation du climat politique avec la libération de quelques prisonniers politiques et la réouverture de certains médias ».
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Le commissaire de l’UA a exhorté les autorités congolaises à intensifier ces mesures.
Certains partis de l’opposition refusent ce dialogue et exigent le respect de certains préalables notamment la libération de tous les prisonniers politiques ainsi que l’ouverture des médias de l’opposition qui ont été fermés.
Qu’en pensent les Kinois ?
Avant le démarrage du dialogue, Radio Okapi a interrogé quelques habitants de la capitale congolaise sur leurs attentes de ce forum.
« Je n’attends rien de ce dialogue parce qu’il ne reflète pas l’inclusivité », fait savoir un Kinois.
Ecouter les autres réactions dans cet extrait sonore.
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