Revue de presse kinoise du 30 août 2016. Les journaux parus ce mardi dans la capitale se sont intéressés au durcissement de ton du Rassemblement de l’opposition à quelques jours de l’ouverture des travaux du dialogue national.
Le Phare titre à la une: «L’alternance politique n’est pas négociable». Cette phrase, rapporte le quotidien, émane du coordonnateur du Rassemblement de l’opposition, Etienne Tshisekedi qui, en présence de ses pairs, a appelé la population à rejeter toutes les conclusions qui sortiront de ce qu’il qualifie de «pseudo-dialogue politique» convoqué à partir du 1er septembre à Kinshasa.
Le tabloïd indique que les cadres de cette plateforme de l’opposition, réunis en la résidence de leur mentor à Limete, ont condamné de manière ferme l’attitude du facilitateur Edem Kodjo qu’il accusent d’avoir aggravé la crise politique que traverse la RDC.
Dans leur message lu par le vice-président de l’Alternance pour la République (AR), membre du Rassemblement de l'opposition, Franck Diongo, ces opposants considèrent ces assises [dialogue] comme un complot organisé contre la nation en vue de liquider le pacte républicain conclu à l’issue des négociations politiques inter congolaises de Sun City.Etienne Tshisekedi, note Le Phare, a appelé la population aux actions de résistance pacifique qui seront décrétées dès le 1er septembre pour barrer la route aux «ennemis de la République ».
Le coordonnateur du Rassemblement de l’opposition a également annoncé un sit-in, le 19 septembre prochain, devant les bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des chefs-lieux des provinces et devant les missions diplomatiques de la RDC à l’étranger afin de réclamer la convocation immédiate de l’élection présidentielle.
«Rassemblement, Tshisekedi décrète des actions de résistance pacifique », titre La Prospérité. Le tabloïd revient sur la détermination du Rassemblement de l'opposition à mener des actions de grande envergure au cours du mois de septembre. Réunis lundi dernier à Limeté (Kinshasa), les membres de cette structure réaffirment leur attachement à la tenue d’un dialogue véritable, crédible et inclusif conformément à la résolution 2277 du conseil de sécurité de l’ONU.
Pour le quotidien, le Rassemblement va profiter de ses manifestations [sit-in] pour déposer le préavis constitutionnel du chef de l’Etat qui doit, selon eux, libérer la présidence de la République le 19 décembre 2016.
Dans le même ordre d’idée, poursuit le journal, le Rassemblement appelle les Congolais à se prendre en charge pour barrer la route à la dictature et à la violation de la constitution et des lois de la République.
Le Rassemblement rappelle par ailleurs que l’alternance démocratique au pouvoir pour la date du 20 décembre 2016 et cela ne sera pas négociable.
Forum des As reste sur le même sujet. «Dialogue, le Rassemblement dit non à la CENCO», titre le journal à la une. Après plusieurs tractations, souligne le quotidien, de bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) n’ont pas suffi pour dissuader le Rassemblement de l’opposition à rejoindre le dialogue qui commence le 1er septembre, à Kinshasa. A la place, les évêques catholiques ont reçu une fin de non-recevoir de la délégation de cette plateforme de l’opposition, conduite par Gilbert Kiakwama.
Pour le Rassemblement, poursuit le quotidien, "le facilitateur récusé vient d’aggraver la crise politique et accepte d’accompagner Joseph Kabila dans sa détermination à obtenir un troisième mandat, en violation flagrante de la Constitution ".
Le tabloïd rappelle l’option du Rassemblement d'activer l’article 64 de la constitution qui stipule que: « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».
«Dans son radicalisme, le Rassemblement s’enfonce», titre pour sa part L’Avenir. Le journal est d’avis que le Rassemblement reste en marge du dialogue national pour provoquer l’embrasement du pays. Le quotidien s’étonne que cette plateforme de l’opposition s’inscrive dans la logique de la confrontation pendant que la nécessité d’un dialogue politique national et inclusif a été ressentie au sein de la classe politique congolaise, dans le souci d’améliorer le processus électoral, de régler les contradictions et de prévenir les crises politiques.
Pour le tabloïd, le Rassemblement de l’opposition ne vise qu’à provoquer le pouvoir, pour que ce dernier soit mis au banc des accusés, puis provoquer le désordre et le journal d’avertir « les Congolais épris de paix, de ne jamais suivre la voie du Rassemblement ».
L’Avenir estime également que la Majorité présidentielle a joué sa part de partition en répondant aux préalables de l’opposition pour décrisper la crise politique même si d’autres efforts doivent être fournis par le facilitateur Edem Kodjo.