L’élection de gouverneurs et vice-gouverneurs est prévue samedi 26 mars dans vingt des vingt-et-une nouvelles provinces. Il n’y a pas de suspens dans des provinces telles que le Kasaï central, Lomami et Sankuru, où un seul candidat gouverneur a été enregistré. Ce scrutin se passe aussi sur fond d’accusations de corruption, de menaces, de désistement ou retrait de candidatures.
Dans la province du Lualaba, le candidat Eugene Mbomb s’est désisté au profit de Richard Muyej, le commissaire spécial du Gouvernement, qui est resté seul en lice.
Au Maï-Ndombe, le candidat indépendant François Kaniki s’est retiré lui aussi sa candidature. Il dénonce des pressions qui auraient été exercées par le pouvoir sur la compagnie d’aviation dont l’appareil devait l’emmener à Inongo pour battre campagne :
« J’ai apprêté toutes mes histoires pour aller à Inongo. J’ai même dépêché celui qui est mon vice-gouverneur dans le ticket, l’ancien ministre Bolenge. Il y a une équipe qui travaille avec moi qui est déjà sur place. J’organise l’affrètement d’un avion et les pressions étaient exercées pour que je n’affrète plus cet avion. Alors que j’étais à l’aéroport de Ndolo pour décoller à 13 heures, on me dit que l’avion est indisponible.»
L’ordre a été donné » à cette compagnie pour qu’il n’arrive pas à Inongo avant la fin de la campagne, a soutenu François Kaniki, sans autres précisions.
François Kaniki accuse par ailleurs le président de l’assemblée provinciale du Maï-Ndombe de tenir un discours xénophobe par contre son ethnie:
«Ne voulant pas avoir de confrontations ethniques, ni avoir le sang de nos frères sur les bras, j’ai préféré retirer ma candidature et rester au Sénat. Plus grave, une bande de Kulunas est organisée par le même président pour s’attaquer à moi.»
Après une première tentative, le président de l’assemblée provinciale du Maï-Ndombe, Jean Bosco Bolaluete, a accepté de réagir aux accusations proférées contre lui par François Kaniki. Mais par la suite, il n’a plus décroché son téléphone, malgré les nombreuses tentatives de Radio Okapi.
Visite de Michel Bongongo à Mbandaka
Le ministre d'Etat en charge du budget, Michel Bongongo Ikoli, a fait le déplacement de Mbandaka pour suivre le déroulement du scrutin programmé ce samedi. Il y est arrivé jeudi, le jour même de la fin de la campagne électorale.
«L’élection d’un gouverneur de province, est un moment important pour le développement de la province. En tant qu’un de fils de l’Equateur, soucieux de développement de la province, c’était mon devoir d’assister à l’élection de ce gouverneur», a-t-il justifié sa présence dans cette ville.
En outre, en tant membre du Gouvernement, «qui est engagé dans un programme de développement, je dois parler à nos frères et sœurs qui ont cette charge d’élire le gouverneur. Il est important que nous puissions donner l’importance qu’il faut à cet évènement», a-t-il poursuivi.
Les milieux politiques s'interrogent cependant sur l'objet de sa venue au chef-lieu de l'Equateur en ce moment précis. Sur place, l’opposition voit en Michel Bongongo plutôt un pourvoyeur des moyens au candidat de la majorité en vue d'influencer le vote en sa faveur.
En effet, trois candidats gouverneurs sont en lice dans la nouvelle province de l'Equateur: Tony Bolamba, indépendant, le Sénateur Boika Monzoi du MLC, et Jean-Claude Baende, candidat de la Majorité présidentielle.
Observation électorale
De son côté, la Mission internationale d’observation (MIO) s’inquiète que cette élection se passe sans l’engouement du côté des observateurs électoraux. «J’ai le regret par rapport à la non-participation massive de structures d’appui à l’observation électorale. Elles ont négligé ce scrutin et ne se sont pas données », a affirmé le coordonnateur national de cette structure, Jérémie Kenda Tshiteya.
Il appelle la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à plus de vigilance face aux différents « rapports imaginaires », qui proviendraient des structures qui n’ont pas envoyé des observateurs dans toutes les provinces.
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L’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs doit se dérouler ce samedi dans vingt des vingt-et-une nouvelles provinces de la RDC. Le Sud-Ubangi ne va plus connaître ce jour le nom de son premier gouverneur.
La cour d'appel de Mbandaka a en effet annulé vendredi 25 mars l’élection du bureau définitif de l’assemblée provinciale du Sud-Ubangi. Il appartient désormais à la Ceni de décider du nouveau calendrier de l'élection de ce bureau et du gouverneur dans cette province.