Le verdict du procès de Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale est le sujet largement commenté par la presse kinoise ce matin.
La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré Jean‑Pierre Bemba Gombo coupable au‑delà de tout doute raisonnable de deux chefs de crimes contre l'humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage), rapporte La Prospérité qui relaie un communiqué de la CPI publié lundi 21 mars à la suite du verdict de l’affaire opposant le procureur de la CPI contre Jean‑Pierre Bemba.
Ces crimes ont été commis lors de l'opération menée en République centrafricaine (RCA) du 26 octobre 2002 ou vers cette date jusqu'au 15 mars 2003 par un contingent du Mouvement de Libération du Congo (MLC), renseigne le quotidien, précisant que selon l’entendement des juges de la Chambre de première instance III de la CPI, Jean‑Pierre Bemba faisait effectivement fonction de chef militaire exerçant une autorité et un contrôle effectif sur les forces qui ont commis ces crimes. Ces forces, ajoute le quotidien, sont celles de l’Armée de Libération du Congo (ALC), celle-là même que Bemba avait, sur demande d’Ange-Félix Patassé, dépêchée à Bangui, en République Centrafricaine, du 26 octobre 2002 au 15 mars 2003.
De l’avis de Forum des AS, Jean-Pierre Bemba n’a mené aucune action pour empêcher ses forces de commettre des bévues, alors qu’il savait que ces dernières allaient en commettre. Raison pour laquelle la Chambre de la CPI ne s’est faite aucun doute pour reconnaitre sa culpabilité, fait remarquer le quotidien.
Le Phare de son côté estime que la mauvaise tournure prise lundi par le dossier judiciaire du leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) vient de signer sa mort politique. A en croire le quotidien, dès que les juges de la Chambre Préliminaire III auront indiqué la durée de sa peine et ses annexes, le Sénat congolais, dont il est encore membre depuis son élection dans son fief de Gemena en 2006, devrait enclencher la procédure de l’invalidation de son mandat.
De l’avis du quotidien, avec un casier judiciaire désormais lourdement chargé, Jean-Pierre Bemba devrait disparaître à jamais des écrans des candidats aux mandats électifs en République Démocratique du Congo. Il ne pourrait plus, logiquement, postuler ni pour la présidence de la République, ni pour la députation nationale, ni pour les élections sénatoriales, provinciales ou locales, fait-il remarquer, concluant que politiquement, il est fini.
Réagissant au verdict de la Cour pénale internationale (CPI), l’honorable Eve Bazaiba, Secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC) s’est dit satisfaite de la décision de la cour qui, précise-t-elle, a confirmé que Jean-Pierre Bemba avait agi, mais les mesures n’étaient pas suffisantes, rapporte de son côté L’Avenir, qui relaie la réaction du secrétaire générale du MLC après l’énoncé du verdict de la CPI. Pour elle, renseigne le quotidien, il faut voir dans cette décision de la CPI « le verre à moitié plein et non moitié vide ».
Eve Bazaiba estime que les véritables responsables sur pied de l’article 28 n’ont pas été appelés tout le long de ce procès. A son avis, c’est un procès incomplet, rapporte le quotidien.
Le processus électoral en cours a également intéressé la presse parue ce mardi.
Le président de la Ceni Corneille Nangaa a annoncé vendredi son intention de déposer une requête à la Cour constitutionnelle pour demander un report des élections au-delà des délais constitutionnels.
En réaction, le G7 estime que cette requête envisagée en direction de la cour constitutionnelle n’a qu’un seul objectif, le glissement que la famille politique de Joseph Kabila tient à imposer, rapporte La tempête Des Tropiques, faisant échos du communiqué publié lundi 21 mars par cette plate-forme politique en rapport avec ce sujet.
Le G7 appelle donc le président de la Ceni Corneille Nangaa à éviter le glissement qu’il compte solliciter auprès de la cour constitutionnelle, estimant qu’il s’agit d’une démarche dangereuse à plus d’un titre, notamment du fait des conséquences qu’elle risque d’entrainer à travers le pays, souligne le communiqué du G7. Pour le quotidien, ce communiqué est une véritable alerte sur le danger qui guette le pays.
Dans un autre registre, Le Potentiel nous apprend que le G7 sera en conclave du 28 au 30 mars à Kinshasa. L’essentiel de ce conclave consistera à affiner sa vision et ses stratégies pour mieux se positionner comme l’une des principales forces de l’opposition, au regard de l’imminence des élections, écrit le quotidien dans ses colonnes. Ce sera également, ajoute-t-il, l’occasion de réfléchir sur une candidature unique de la plateforme à la prochaine présidentielle.
Le Journal note qu’entre le dernier gouverneur de l’ex-Katanga, Moise Katumbi et le G7, il y a bel et bien une convergence de vues. Le quotidien rappelle à cet effet la rencontre qui a eu lieu entre Moise Katumbi et les principaux ténors du G7 à Lubumbashi avant la convocation de ce conclave. On ne tardera pas à savoir le terme du nouveau deal entre le G7 et l’ex-gouverneur du Katanga dans ce conclave, promet le quotidien.