Dix-huit membres du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été libérés, samedi 19 mars à Goma (Nord-Kivu), après quatre jours de détention au cachot du parquet.
L'avocat de Lucha, Me Jean-Paul Lumbumbu l'a affirmé à Radio Okapi:
«Le parquet s’est rendu compte que l’arrestation de ces jeunes ne valait pas la peine et en même temps nous démentons l’information selon laquelle les militants de la Lucha se seraient évadés. Il est vrai qu’il y a eu évasion au niveau du parquet près le tribunal de grande instance de Goma mais les militants Lucha sont restés au cachot et ils viennent d’être libérés régulièrement par le parquet près le tribunal de grande instance de Goma».
Ces jeunes ont été interpellés pendant qu’ils marchaient pacifiquement pour réclamer la libération de leurs collègues, Yves Makwambala et Fred Bahuma, détenus depuis une année à Kinshasa.
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Jean-Paul Lumbumbu est d'avis que le maintien de Fred Bauma et Yves Makwambala en prison à Kinshasa, est une preuve éloquente de l’acharnement du gouvernement sur les militants pro démocratie et sur toutes personnes qui ne partagent pas son point de vue.
«Nous pensons qu’autant que le gouvernement veut s’acharner sur tout celui qui se retrouve du côté de l’opposition autant on ne va pas interdire aux citoyens de jouir de tous les droits prévus par la constitution parmi lesquels la liberté de l’opinion, la libreté d’expression , la liberté de manifestation, la liberté de réunion», a-t-il poursuivi.
Me Jean-Paul Lumbumbu a égalment indiqué que ces droits sont garantis non seulement par la constitution de la République mais également par les instruments juridiques internationaux.
Il a par ailleurs a affirmé que des amendes transactionnelles ont été payées pour les militants de Lucha quand bien même leurs dossiers étaient vides.
"Nous avons payé chacun une amande de 30.000 francs congolais (32 dollars américains)", a déclaré à l’AFP Antoine Wasingia, un des militants relâchés.
Et d'ajouter: "Nous n'avions pas l’intention de payer cette caution parce que nous sommes conscients que nous n'avons pas commis d'infraction. Ce sont nos familles qui ont eu peur pour notre vie et ont payé pour notre libération".