Un prêt de 45 millions de dollars américains sollicité par le commissaire spécial de l’Ituri, Abdallah Pene Mbaka, auprès du gouvernement central pour prévenir le conflit entre les communautés Hema et Lendu fait polémique.
Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur en janvier dernier, le commissaire spécial explique que cet argent devrait permettre de:
- aménager des pâturages collectifs dans chaque chefferie de la province.
- aménager des foyers agricoles afin d'éviter des contacts entre agriculteurs et éleveurs
- implanter des forages d'eau potable
- créer des zones tampons garnies d'arbres pour séparer des pâturages collectifs et les foyers agricoles
Selon lui, l’aménagement de ces pâturages préviendrait les conflits entre Hema (majoritairement éleveurs) et Lendu (majoritairement agriculteurs) qui se disputent les terres.
Abdallah Pene Mbaka s’appuie notamment sur la mort de quatre membres de la communauté Lendu tués il y a quelques mois à Lagabo par des hommes armés non identifiés.
Cette démarche du commissaire spécial n’est pas du goût des deux communautés.
Leurs représentants accusent Abdallah Pene Mbaka d’utiliser un vieux conflit pour ses propres intérêts.
Pour Gilbert Wamara, porte-parole de la communauté Hema, ce qui s’est passé à Lagabo est un problème individuel.
« Le cas de Lagabo est un problème individuel. Ce n’est pas un problème qu’on peut généraliser pour dire que tel et telle ethnie sont en conflit », affirme-t-il.
Pour sa part, Louis Zochale, porte-paroles des Lendu, affirme des pâturages collectifs ont déjà été aménagés par le passé.
« Les pâturages collectifs ont déjà été créés dans le temps par le bureau du projet de lIturi. Ce n’est ne pas aujourd’hui monsieur Abdallah qui va venir nous les créer », indique-t-il, rejetant l’idée d’une résurgence du conflit entre Lendu et Hema.
Interrogé par Radio Okapi, le commissaire spécial Abdallah Pene Mbaka n’a pas voulu s’exprimer sur cette affaire.
