Après la publication par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la liste provisoire des candidats gouverneurs de 21 nouvelles provinces de la RDC, Henri-Thomas Lokondo, député de la majorité, demande «à toutes les cours d’appel de la République de corriger cette abomination juridique de la Ceni». En excluant beaucoup de candidats indépendants à cette élection, estime l’élu de Mbandaka, la Ceni donne l’impression de répondre à des injonctions d’une certaine famille politique.
Dans une intervention sur Radio Okapi, le député Lokongo a déploré le comportement de la centrale électorale:
«Ce que la Ceni a fait là, c’est une abomination juridique. C’est comme si on était dans une espèce de jungle juridico-politique. Parce que l’article 18 de la loi électorale énumère de façon limitative les 11 conditions, je dis bien les 11 conditions de recevabilité de la déclaration des candidatures d’un parti politique, d’un regroupement politique ou d’un indépendant. Et à l’article 21 de la même loi électorale, cet article donne à la Ceni que 6 conditions seulement pour déclarer une candidature irrecevable.»
Lire la loi électorale ici:
Henri-Thomas Lokondo soutient que la sanction pour ceux des candidats indépendants ayant renié leurs partis ou regroupements politiques n’est pas juridique, mais plutôt politique:
«Même si quelqu’un appartient à un regroupement politique, s’il se présente indépendant, il prend sa liberté. La seule sanction qu’il peut écoper est politique, mais la sanction ne peut pas être juridique. Le président de la République, par deux fois, il s’est présenté comme candidat indépendant, il a été élu.»
Il a affirmé sa «conviction que les cours d’appel [habilitées à publier les listes définitives des candidats] vont reconsidérer tout ce que la Ceni a fait là. Sinon, ça sera la fin de l’Etat.»
La Commission électorale nationale indépendante a publié lundi 29 février la liste des candidats à l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des vingt et une nouvelles provinces. Sur les 97 dossiers de candidature réceptionnés, vingt et un ont été déclarés irrecevables.
Le rapporteur de cette institution, Jean-Pierre Kalamba a notamment expliqué que certains candidats ont déposé des dossiers en concurrence avec ceux émanant de la Majorité présidentielle dont ils sont pourtant membres.
Six jours auparavant, le secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku, avait en effet écrit à la Ceni lui demandant de retirer soixante-neuf candidatures des partis politiques et personnalités membres de sa plate-forme politique. Il accusait ces candidats, y compris ceux ayant basculé dans l’opposition et faisant partie du G7, de n’avoir pas reçu le quitus de la famille politique avant de postuler.
En réaction de la publication de cette liste provisoire, le coordonnateur du G7 dans le Haut-Katanga, Kyungu wa Kumwanza, a invité les candidats indépendants dont les dossiers de candidature ont été écartés par la Ceni à saisir la justice.