La RDC n’accepte pas la pression exercée ces jours-ci sur sa justice par certains pays occidentaux notamment les Etats-Unis, la France et la Belgique depuis que la justice a condamné à deux ans de prison six membres du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha). Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, l’a affirmé au cours de sa conférence de presse du lundi 29 février à Kinshasa.
«Depuis ce verdict condamnant ces individus [membres de la Lucha] à deux ans de servitude pénale, la justice congolaise fait l’objet de fortes pressions de la part de certains partenaires étrangers de notre pays, qui se déclarent préoccupés, voire choqués, par ce qu’ils considèrent comme une restriction de l’espace politique et une atteinte aux libertés publiques», a déclaré Lambert Mende.
Selon lui, les condamnés sont membres d’un mouvement non enregistré et prônant ouvertement l’anarchie et le chaos en RDC, dont ils ne disent pas reconnaître les institutions.
Le ministre Mendé a par ailleurs dénoncé le mépris des institutions congolaises:
«Le fait est inhabituel et inacceptable, car il viole délibérément l’un des fondamentaux des relations internationales. En effet, il révèle un mépris à l’égard de la constitution et des lois congolaises, qui consacrent l’indépendance des institutions judicaires aussi bien du gouvernement congolais lui-même qu’à celui de toute autre puissance étrangère.»
Kinshasa « rejette cette démarche cavalière» de ses partenaires, «particulièrement le fait que ces organisations internationales et gouvernements étrangers se permettent à l’encontre de nos institutions ce qu’ils se gardent eux-mêmes dans leurs propres Etats, à savoir: émettre officiellement des jugements de valeur sur un verdict judiciaire ; au lieu de se limiter à recommander aux justiciables qu’ils voudraient aider de faire appel à une juridiction supérieure.»
Six jeunes membres de ce mouvement citoyen ont été condamnés mercredi dernier par le Tribunal de grande instance de Goma (Nord-Kivu) à deux ans de servitude pénale pour «désobéissance à l’autorité».
Ils avaient été interpelés mardi 16 février à l’aube, jour décrété ville-morte par l’opposition congolaise et des organisations de la société civile, pour appeler le président Kabila à respecter la constitution dans ses dispositions portant sur les mandats présidentiels.