Revue de presse du mercredi 17 février 2016
La réussite ou non de la journée ville-morte décrétée mardi 16 février 2016 par l’opposition fait l’objet des commentaires de la presse parue ce mercredi à Kinshasa.
Le Phare constate la ville de Kinshasa, sans pour autant connaître une paralysie totale, a accusé le coup dans plusieurs de ses secteurs névralgiques. Le quotidien fait remarquer que dès les premières heures de la matinée, des bus de la société publique Transco étaient alignés, à la queue leu leu, dans différents parkings de la capitale. Cependant, poursuit le journal, leur nombre, anormalement élevé, a contrasté avec une faible présence de passagers. Plusieurs bus roulaient à vide faute de clients, fait-il remarquer. D’ordinaire arrogants, les taximen ont passé leur journée à supplier des clients hypothétiques, fait observer le quotidien avant de rapporter qu’au niveau de plusieurs ministères et secrétariats généraux des ministères, cadres et agents de l’Etat ont dû passer leur journée en causerie sous les arbres, en attendant que les différents directeurs et chefs de division puissent lever le camp.
S’agissant des commerces, le quotidien rapporte que la plupart sont restés fermés, aussi bien au centre-ville (Gombe) que dans les communes périphériques. Les petites boutiques, d’ordinaire opérationnelles avant 7 heures du matin, affichaient elles aussi des cadenas non dénoués. Et le Marché Central de Kinshasa, symbole des activités marchandes, a présenté un décor désertique, écrit le quotidien. La plupart des guichets de banque étaient inaccessibles à la clientèle et les rares institutions financières ayant ouvert leurs portes n’ont pas permis à leurs clients « bancarisés » de toucher leurs salaires, décrit le quotidien.
Un tableau de la situation qui contraste avec celui dressé par Forum des As. Pour le quotidien en effet, la ville de « Kinshasa n’a pas vraiment été morte » comme l’entendait l’opposition. Quoique sevrée de ses foules et embouteillages de tous les jours, écrit le journal, Kinshasa n’a pas ressemblé à une ville morte comme dans les années « Union sacrée de l’Opposition », fait remarquer le quotidien dans ses colonnes.
Lubumbashi n’a même pas véritablement frôlé la "mort " et Goma vivait au rythme du trophée arraché par les Léopards en terre rwandaise, a-t-il renseigné. Du point de vue du quotidien, Il n’y avait pas matière à délivrer un certificat de décès à la ville de Kinshasa. Par contre, il s’agit de « l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide » commente le quotidien.
La Prospérité elle estime que chaque camp politique fait sa lecture de la situation qui a prévalu mardi 16 février à Kinshasa et dans d’autres grandes villes du pays. Si pour la majorité cette journée ville morte a été un échec total, l’opposition elle a crié victoire, fait observer le quotidien. A en croire le quotidien, l’opposition s’est frottée les mains au motif que la journée « ville morte » décrétée hier mardi a connu un franc succès. Un point de vue que ne partage pas la Majorité. Pour les ténors de la famille politique présidentielle, écrit le quotidien, les opposants, n’ont pas réussi à entraîner le peuple congolais dans leur aventure. Le journal fait échos de la description de la journée faite par un membre influent de la Majorité Présidentielle qui a noté qu’entre 7 heures et 9 heures, les Kinois ont observé la situation dans le calme et qu’après, une reprise progressive a été constatée particulièrement vers 11 heures, heures locales.
L’Avenir qui voit également en cette journée « ville-morte » décrétée par l’opposition un échec total, consacre sa manchette aux « raisons de cette défaite de l’opposition ». Le journal qui s’appuie au communiqué de la majorité présidentielle publié le même mardi, note comme raison majeur à l’échec de l’appel de l’opposition à la grève générale la maturité politique du peuple congolais qui, selon lui, a refusé de servir de marchepieds à certains personnages aux ambitions mal définies et sans considération aucune des intérêts réels des populations.
Le journal considère cet « échec » de l’opposition comme une preuve de l’adhésion de toute la population congolaise à la politique de modernité et de dialogue du Président Joseph Kabila. De l’avis du quotidien, seul le dialogue inclusif permettra au peuple et à la classe politique de s’approprier le destin démocratique de la RDC dans la souveraineté.