Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, totalise ce mardi 26 janvier, 15 ans à la tête du pays.
Il est arrivé au pouvoir le 26 janvier 2001, dix jours après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila, qui a renversé le Maréchal Mobutu en 1997.
Quand Joseph Kabila arrive au pouvoir, le pays est morcelé. Les rebellions du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) et du Mouvement de libération du Congo (MLC) occupent une partie du territoire national.
A la suite du Dialogue inter-congolais organisé en Afrique du Sud, une nouvelle transition est mise en place en 2003. Joseph Kabila est désormais entouré de quatre vice-présidents : Azarias Ruberwa, Jean-Pierre Bemba, Arthur Z’Ahidi Ngoma et Yerodia Abdoulay Ndombasi.
Premières élections démocratiques
Trois ans après la mise en place de cette transition, les premières élections démocratiques sont organisées au pays.
Joseph Kabila en sort victorieux, battant au second tour de la présidentielle Jean-Pierre Bemba.
Il lance alors un vaste programme de reconstruction des infrastructures dénommé « 5 chantiers » : infrastructures, emploi, éducation, eau et électricité et santé.
En 2011, M. Kabila est réélu président pour un second et dernier mandat.
L’article 70 de la constitution stipule en effet que le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.
Pour son nouveau mandat, le chef de l’Etat lance un nouveau programme baptisé « révolution de la modernité», une sorte de continuité de son précédent programme censé moderniser les infrastructures du pays.
Vers la première alternance ?
Le quinzième anniversaire de l’accession de Joseph Kabila au pouvoir coïncide avec l’année de la fin de son deuxième et dernier mandat.
L’élection présidentielle qui doit être organisée cette année doit porter un nouveau président au pouvoir.
Dans son calendrier électoral publié l’année passée, la Commission électorale indépendante (Ceni) avait prévu d’organiser sept scrutins dont la présidentielle et les législatives en novembre 2016.
Mais aucune élection prévue dans ce calendrier n’a encore été organisée.
Toutes les élections prévues dans ce calendrier nécessitent plus d’un milliard de dollars américains.
La Ceni qui a changé de président entre temps (Corneille Nangaa succédant à l’abbé Malumalu) annonce la publication d’un calendrier réaménagé. La commission électorale fait régulièrement état des difficultés liées à l’organisation des élections. Même si elle assure que 2016 sera une année électorale.
Le dialogue, la solution ?
Pour permettre la tenue d’élections « apaisées », le président Kabila a annoncé la tenue d’un dialogue national.
Au cours de ces assises, on discuterait notamment du financement des élections et de la sécurisation des élections.
Mais la tenue de ce dialogue ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique congolaise.
Si l’idée est soutenue par la majorité au pouvoir, à l’opposition les avis sont partagés.
Une partie de l’opposition rejette ce dialogue, proposant la tenue d’une rencontre Ceni-majorité-opposition pour discuter des questions électorales. Parmi les tenants de cette ligne, la Dynamique de l’opposition, le Front citoyen 2016 et le G7.
D’autres opposants sont favorables au dialogue. Une plate-forme pro-dialogue a même été créée.
Le principal parti de l’opposition, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi conditionne sa participation à ce dialogue par la nomination d’un médiateur international.
Edem Kodjo a été désigné par l’Union africaine (UA) pour mener des consultations en vue du dialogue en RDC.
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Avant lui, le secrétaire général de l’ONU avait confié à Saïd Djinnit la même mission.
Entre-temps, le débat sur la fin du mandat de Joseph Kabila continue d’animer la classe politique.