Les chrétiens congolais comme ceux du monde entier ont pris d’assaut, jeudi 24 décembre, les églises et lieux de cultes pour célébrer la naissance de Jésus-Christ. Cette journée est cependant commémorée de plusieurs manières par les chrétiens.
Le pasteur Emmanuel Mbikayi de l’église La vie du Christ, donne à sa manière le sens de cette fête:
«Noël, un anniversaire qui nous rappelle un grand événement de portée mondiale. Un sauveur est né. Un événement qui rappelle à l’homme sa perdition, donc il était loin de Dieu. Voyant que l’homme ne pouvait pas se sauver lui-même, Dieu a pris l’initiative d’envoyer son fils, Jésus-Christ qui est venu mourir à la place de l’homme. Il est passé par la naissance. C’est ce qui fait que toute personne qui croit en Jésus-Christ comme seigneur et sauveur passe des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie».
Ce serviteur de Dieu s’oppose à ceux qui ont déformé la fête de la Nativité en se livant à la jouissance charnelle.
"Noël, c'est devenue un temps de manger, boire et dépenser", a regretté le pasteur de l'église La vie du Christ.
Emmanuel Mbikayi estime que ceux qui s’adonnent à la nourriture et aux boissons, le jour de Noël, se détournent de l’objectif de Dieu.
Noël morose à Kalemie
A Kalemie (Tanganyika), la fête de Noël est célébrée dans un climat morose, après que les autorités provinciales ont interdit l'organisation de toute manifestation.
A la Place Kisebwe par exemple, connue par ses tractations, la vie est normale ce 25 décembre.
La morosité de ce climat a été même manifeste dans les messes de la Nativité organisées dans la plupart des églises locales, affirment des sources locales.
A l’église catholique par exemple, la majorité des paroisses ont reçu des fidèles et les messes ont pris fin vers 22 heures alors qu’auparavant elles allaient au-delà de minuit.
Dans les autres confessions religieuses, comme dans les églises protestantes et celles de réveil, les baptêmes autour de Noël se sont déroulés à deux temps: autour de 7 heures et au petit matin de vendredi au lac Tanganyika.
Des sources concordantes renseignent que la nuit, le silence a été profond dans plusieurs quartiers de la ville de Kalemie.
«Quand on nous interdit de manifester, donc on nous prive la fête et la joie», a lâché un commerçant à Radio Okapi.
Journée ordinaire à Kananga
A Kananga (Kasaï-Central), la journée de Noël n’a pas été différente des autres. Outre les cultes célébrés la nuit et cette matinée, la plupart de quartiers sont restés calmes sauf quelques animations en solitaire devant certains débits de boissons et alimentations pour appeler les clients à se trouver de quoi manger la journée.
Outre le sapin de Noël, planté à la place de l’Indépendance, la ville de Kananga ne connait pas d’engouement comme à l’accoutumée et la population fête en privé dans des cercles très réduits.
A la base, selon plusieurs habitants, la circulation des billets de banque. Les agents et fonctionnaires de l’Etat ont été servis pour le mois de novembre dernier et même ce matin ils sont à la banque.
D’autres personnes attribuent ce ralentissement des activités à la faillite de la Société nationale des chemins de fer (SNCC), seule grande sociéte qui faisait l’affaire dans la contrée.
Les agents de cette société étatique accusent 106 mois d’arriérés de salaire et disent n'avoir été payés que pour quatre mois en 2015.