Forum des As: «Le front-citoyen, à peine lancé, est piégé par son agenda»

Des membres de l’opposition congolaise lors d’une déclaration politique le 05/08/2015 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du mardi 22 décembre 2015

Les journaux parus mardi 22 décembre à Kinshasa commentent notamment la réaction de la Majorité présidentielle  (MP) à «l’acte de naissance» de la nouvelle plate-forme politique dénommée «Front Citoyen 2016» et les divergences entre la MP et l’UDPS sur les termes du dialogue national.

Le phare annonce que la MP, par la voix de son porte-parole, Alain-André Atundu, a réagi négativement à «l’acte de naissance», rendu public samedi 19 décembre, d’une nouvelle plate-forme politique dénommée «Front Citoyen 2016». Alain Atundu considère les actions de rue annoncées par cette nouvelle plate-forme mixte opposition-société pour l’année 2016, rapporte le quotidien, comme « des stratégies destinées à faire partir Joseph Kabila du pouvoir avant le 20 décembre 2016 », date constitutionnelle de la passation de pouvoir de son successeur à désigner par les urnes. 

Le journal redoute des violences préélectorales en 2016, instar de 2011, au regard du désaccord entre la majorité et l’opposition sur les préalables des échéances électorales à venir.

L’Avenir lui fait une autre lecture de cette réaction de la MP et titre en manchette: «Au lieu de chercher à déstabiliser le Chef de l’Etat, La MP invite le Front citoyen 2016 au dialogue ».  Réunis lundi 21 décembre pour évaluer l’action de la Majorité présidentielle en 2015, les membres de cette famille politique proche au Chef de l’Etat ont lancé un appel au dialogue, écrit le journal. A cette occasion, le porte-parole de la MP a invité les membres du «Front citoyen 2016» au dialogue national politique et inclusif annoncé par le chef de l’Etat, les soupçonnant notamment de chercher à abuser de la bonne foi de l’opinion en se faisant passer pour des victimes.

Tout en accusant cette plate-forme de vouloir empêcher le chef de l’Etat Joseph Kabila d’achever son second mandat constitutionnel, André Atunda a promis de mettre tout en œuvre pour empêcher la nouvelle entité de déstabiliser le pouvoir en place en invoquant l’article 64 de la Constitution, indique le quotidien.

«Le front-citoyen, à peine lancé, est piégé par son agenda», révèle Forum des As. Les signataires de l’acte constitutif de ce mouvement exigent notamment la publication, avant le 31 janvier 2016, d’un calendrier électoral consensuel respectant le délai constitutionnel pour l’élection présidentielle mais également la mise à jour du fichier électoral au plus tard au 10 février 2016, selon le quotidien.

Cependant, s’interroge le journal, «comment obtenir ce calendrier (électoral) consensuel sans se mettre autour d’une table ?» De l’avis du quotidien, en effet, ce calendrier que tout le monde désire, ne sortira pas de la cuisse de Jupiter mais bien d’un consensus. Et ce dernier, résulte du dialogue, poursuit le journal, accusant les signataires de " Front Citoyen 2016 " de vouloir une chose et son contraire à la fois.

La Prospérité renseigne pour sa part qu’au sujet du dialogue national et inclusif, «l’UDPS et la Majorité sont vers la rupture». Le parti d’Etienne Tshisekedi, quoique partisan de ce dialogue,  a multiplié, dans l’entre-temps, des rencontres avec les anti-dialogues. Le journal évoque à titre d’exemple le fait que Félix Tshisekedi et Samy Badibanga se soient  affichés le week-end dernier  en première ligne de la nouvelle plateforme politique dénommée ‘‘Front Citoyen 2016’’ qui, aussitôt née, exige le respect des délais constitutionnels. Des faits qui, selon le journal, rompent avec le point de vue de la Majorité qui, dans la bouche d’un cadre dont le journal a tu le nom, affirme que l’UDPS est toujours avec la Majorité. Et le journal de s’interroger : « Qui dit vrai, finalement ?».