La police a renforcé lundi 23 novembre son dispositif sécuritaire dans certains coins de Goma notamment autour de l’Université de Goma, pour éviter des troubles. Ceci pour dissuader d’éventuels débordements lors des obsèques du député provincial Kenda Kenda mort en détention samedi dernier. La famille du défunt et les autorités ont convenu de l’inhumer mardi 24 novembre.
Toute la matinée de lundi, la police était restée sur ses gardes, craignant des troubles au niveau du campus de l’université de Goma.
La tension persistait sur ce site, où les cours n’ont pas eu lieu. Pour la police, des anciens étudiants, manipulés par des politiciens, veulent créer le trouble à Goma lors des funérailles du député provincial Kenda Kenda. Déjà, trois jeunes gens soupçonnés d’être les meneurs ont été arrêtés.
La mort de l’élu de Goma, malade alors qu’il était en détention depuis plus de quatre mois, n’est pas bien digérée par les jeunes Nande, sa communauté. Ils ont manifesté samedi, avec des étudiants, avec la dépouille mortelle du député qu’ils voulaient déposer devant le cabinet du gouverneur de province. La police les en a empêché et pu récupérer le corps.
Dans les altercations entre jeunes et police, une fillette de 7 ans est morte après qu’elle a été touchée par balle, ont accusé les membres de la communauté Nande.
Jusqu’à ce lundi, le corps du député Kenda Kenda et celui de la fillette sont gardés par la police.
Entre-temps, le député provincial Jaribu Muliwavyo, le premier à avoir annoncé la mort de Kenda Kenda sur les réseaux sociaux, se sent en insécurité. Il affirme avoir reçu des menaces via appels téléphoniques et SMS.
Très populaire à Goma, Kenda Kenda avait été élu dans cette ville en 2007 comme candidat indépendant.
Il avait été arrêté au mois juin dernier avec une dizaine d’autres personnes, soupçonnés d’avoir organisé l’attaque sur l’aéroport de Goma du 2 juin. Il y a quelques deux semaines, un autre suspect dans l’affaire, est décédé des suites d’une maladie, dans la prison centrale de Munzenze, selon des sources sécuritaires.
Kenda Kenda était, lui, détenu dans un lieu secret, sans jugement, jusqu’à ce qu’il tombe malade. Mais son transfert dans un hôpital pour des soins appropriés n’a pas été autorisé.
«En tout cas s’il mourrait là-bas, les gens qui ne veulent pas le libérer pour le faire soigner, nous allons les déclarer (coupables d’homicide) volontaire. Parce qu’on leur donne le rapport du malade, mais ils ne veulent pas agir. Le médecin (traitant de Kenda Kenda) nous as dit: ‘il faut qu’il soit évacué et le plutôt serait le mieux. En tout cas, qu’on ne dépasse pas dimanche’. Le médecin a insisté», avait déclaré sur Radio Okapi mercredi dernier le président de la communauté Nande, Telesphore Karonde.