Au moins mille enfants de moins de dix-sept ans ont été recrutés par les groupes armés dans l’Est de la RDC, selon un rapport publié par la Monusco mercredi 23 octobre à Kinshasa. Ce rapport, qui couvre la période du 1er janvier 2012 au 31 août 2013, cite trois principaux auteurs de ce recrutement. Il s’agit des Mai-Mai Nyatura, des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et de la rébellion du M23. Et la Monusco juge cette situation «inacceptable».
Selon le rapport de la Monusco, les Mai-Mai Nyatura, les FDLR et le M23 comptent respectivement 190, 137 et 124 enfants soldats dont l’âge varie entre six et dix-sept ans.
Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, juge inacceptable pareille situation:
«Nous avons fait des pas en avant au cours de ces dernières années. Mais le nombre toujours élevé des cas de recrutement d’enfants dans ce pays est inacceptable.»
Selon lui, ce rapport n’est pas exhaustif, «mais il montre des tendances claires sur la façon dont ces groupes recrutent des enfants. La Monusco a identifié ces tendances afin que nous puissions comprendre comment prévenir ces violations graves des droits de l’homme.»
Le chef de la Monusco a par ailleurs appelé à la libération de ces enfants:
«Des mesures concrètes doivent être prises pour protéger les enfants contre ce sort. Et j’invite tous les groupes armés à libérer, sans condition, tous les enfants de leurs rangs dès aujourd’hui. Mille enfants soldats sont une atrocité ; un enfant soldat, une tragédie. Je dis encore une fois: ‘enfant soldat est un enfant soldat de trop’. C’est le futur du pays.»
Pour lui, les enfants doivent aller à l’école et non combattre sur le champ de bataille.
Selon ce rapport, dans la majorité des cas, les enfants ont été enlevés et forcés de rejoindre les groupes armés après une promesse d’argent ou d’emplois.
Les autorités américaines avaient annoncé jeudi 3 octobre qu’ils avaient pris des sanctions contre le Rwanda pour des cas de recrutement d’enfants-soldats dans les rangs de la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est de la République démocratique du Congo. Kigali a toujours démenti le soutien à ces rebelles, dont il est accusé par les Nations unies, Kinshasa et différentes ONG.
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