Le chef de l’Etat Joseph Kabila a ouvert ce samedi 7 septembre au Palais du peuple à Kinshasa les travaux des concertations nationales. Il a rappelé que ces assises sont convoquées pour consolider la cohésion nationale pour « assurer la victoire sur toutes les forces d’agression», mettre fin « au cycle infernal de violences à répétition principalement dans le Nord et le Sud-Kivu et en Ituri » et renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
« C’est conscient de la gravité de la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu et de la menace existentielle qui en découle pour l’ensemble de la nation mais aussi fort de mes prérogatives de chef de l’Etat garant du bon fonctionnement des institutions que j’ai décidé d’organiser les présentes concertations », a déclaré le chef de l’Etat.
Pour Joseph Kabila, les concertations nationales sont « un cadre de travail apaisé, transparent et sans objectif caché, un cadre de réflexion objective hors de toute agitation et tout affairisme politique, une manifestation éloquente de notre capacité à discuter et à décider en toute liberté sans ingérence extérieure et dans le respect de la constitution, des lois et des institutions de la République ».
Au sujet de la tenue des travaux proprement dits, le chef de l’Etat a indiqué qu’il était reconnu aux participants des concertations nationales « l’immunité de parole sous réserve bien entendu du respect de lois, de l’ordre public ainsi que consacré dans notre constitution ».
Il a cependant souligné que les participants aux concertations nationales « n’ont pas vocation à se substituer au souverain primaire moins encore à remettre en cause les décisions qui relèvent du pouvoir exclusif de ce dernier ».
Le président congolais a par ailleurs invité « ceux qui hésitent encore à venir participer à ce forum et apporter leur contribution », faisant allusion aux opposants qui ont boycotté ces travaux.
Il a aussi rendu « un vibrant hommage » au président Sassou Nguessou de la République du Congo pour sa sollicitude à l’égard de ce processus. A la suite des demandes de l’opposition sur la désignation d’un médiateur international, le président du Congo Brazzaville a été désigné accompagnateur des Concertations nationales.
Conflit au Nord-Kivu
Evoquant la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, Joseph Kabila a salué l’action de la communauté internationale pour trouver une solution dans cette région où s’affrontent les militaires congolais et les rebelles du M23 depuis mai 2012.
Les chefs d’Etat des Grands Lacs ont appelé le jeudi 5 septembre dernier à Kampala le gouvernement congolais et les rebelles à reprendre leurs pourparlers au point mort depuis plusieurs mois.
« Je me réjouis du soutien de l’ensemble des partenaires extérieurs de notre pays. Je pense ici particulièrement à la SADC, à la CIRGL et à l’Union africaine. Je pense aussi à M. Ban Ki-moon et à Mary Robinson pour leur contribution à la recherche d’une paix durable dans notre pays », a-t-il indiqué.
Grâce présidentielle
Joseph Kabila a annoncé, sans plus de détails, qu’« à la faveur de la tenue des ces concertations nationales et pour permettre une décrispation de la situation, des mises en liberté conditionnelle de certains prisonniers vont être effectuées ».
Il a également annoncé sans en préciser les bénéficiaires qu’une grâce présidentielle est en étude en attendant le vote par le Parlement d’une loi d’amnistie.
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