Accord d’Addis-Abeba : les chefs d’Etat de la CIRGL se réunissent en sommet extraordinaire

Le président Joseph Kabila à la tribune du CIRGL à Lusaka en Zambie, le 15 décembre 2010.

Les chefs d’État de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs se réunissent mercredi 31 juillet à Naïrobi pour examiner l’accord-cadre de paix signé en février dernier à Addis-Abeba par onze pays africains. « Il faut que la République démocratique du Congo retrouve la paix et la stabilité pour s’occuper d’autres problèmes de développement. Il y aura ici, j’en suis convaincu, avec les chefs d’État un exercice pour relayer cette volonté de la communauté internationale », a déclaré François Muamba, coordonnateur national du  mécanisme de suivi de cet accord.

Ce sommet extraordinaire intervient après la reprise des hostilités à la mi-juillet entre les Forces armées de la RDC et les rebelles du M23. François Muamba affirme que ces combats ne peuvent pas empêcher la poursuite des pourparlers de paix entamés depuis huit mois à Kampala (Ouganda) entre le gouvernement congolais et la rébellion.

«Ce n’est pas parce qu’il y a des combats qu’on ne doit pas discuter. Ce n’est pas non plus parce qu’on discute qu’on va tolérer des situations de provocation. Ce sont des choses qu’il faut lire de manière parallèle. Ça se rejoint au niveau de la solution. S’il y a une solution militaire, elle sera définitive. S’il y a une solution politique, elle sera aussi définitive », a-t-il estimé.

En juillet 2012, le président Kabila préconisait déjà les solutions politique, diplomatique et militaire ou la combinaison de ces trois pour mettre fin à rébellion du M23 née au mois de mai de la même année. Les rebelles issus de l’ex-rébellion du CNDP avaient été intégrés dans l’armée avant de se mutiner et demander la pleine application d’un accord de paix signé en mars 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais.

Après avoir occupé Goma, ville stratégique du Nord-Kivu, pendant une dizaine de jours en novembre 2012, les rebelles l’ont quitté en échange des négociations ouvertes en décembre de la même année à Kampala. En mars 2013, l’ONU a créé une brigade d’intervention dotée d’un mandat plus offensif pour neutraliser les groupes armés dans l’est de la RDC dont le M23.

«En clair, il y a une brigade qui est là. Il y a notre armée nationale qui monte en puissance, il appartient aux rebelles de savoir ce qu’ils souhaitent. S’ils souhaitent que ça s’arrête par la voie politique, c’est à eux de saisir l’occasion, nous sommes à Kampala depuis huit mois maintenant. S’ils ne saisissent pas, la république va trouver d’autres mécanismes pour se réinstaller dans ses droits et sa souveraineté. Nous ne menaçons personne, mais nous répondons aux attaques quand il y en a», prévient le coordonnateur national du suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.

Les FARDC ont en effet remporté une série de victoires sur le terrain depuis la reprise des combats le 14 juillet. Elles ont repoussé à une vingtaine de kilomètres au Nord de Goma les rebelles qui se positionnaient aux portes de la ville faisant craindre une éventuelle chute de cette dernière.

Washington a demandé mardi 23 juillet au Rwanda de retirer ses troupes de la RDC et de cesser de soutenir le M23. Des accusations de soutien que ce pays a toujours démenties.

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