Le gouvernement congolais et la Monusco ont apprécié ce mercredi 24 juillet la position du gouvernement américain demandant au Rwanda de retirer tous ses hommes engagés dans les combats dans l’Est de la RDC aux côtés des rebelles du M23. Par le biais de la porte-parole du département d’Etat américain, Jen Psaki, Washington a appelé Kigali à stopper son soutien à ces rebelles, estimant avoir les preuves de l’implication de responsables militaires rwandais.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a estimé que cette position américaine bien que tardive constituait «un geste de solidarité au peuple congolais, victime d’un aventurisme criminel du Rwanda».
Intervenant ce soir sur Radio Okapi, Lambert Mende a déclaré:
«Nous avons perdu des millions et des millions des vies humaines [dans ce conflit]. Quoiqu’il en soit, il n’est jamais trop tard pour bien faire, nous apprécions la position prise par le gouvernement du président Obama, indiquant clairement la source des problèmes que nous connaissons et appelant la Rwanda à cesser ses ingérences récurrentes à l’intérieur de la République démocratique du Congo.»
Pour sa part, l’ambassadeur du Rwanda en RDC, Amandine Rugira, s’est abstenu de toute réaction en rapport avec la déclaration de la porte-parole du département d’État américain. Il a affirmé n’avoir pas eu l’autorisation pour donner une position officielle du Rwanda sur cette affaire.
La mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) a aussi apprécié la position des USA. Elle a estimé que cette position prise par un membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, donnerait plus de poids à l’accord cadre signé en février dernier à Addis-Abeba pour le retour de la paix en RDC.
«Nous avions été les premiers à mettre sur la place publique des preuves concernant la présence des éléments Rwandais au sein des M23 [...] Nous avons déjà dénoncé plusieurs fois des violations aux droits de l’homme, les crimes de guerre comme l’utilisation des enfants soldats par les M23», a rappelé Madnodje Mounoubaï, porte-parole de la Monusco.
Washington exige «que le Rwanda mette immédiatement fin à toute forme d’aide au M23 (et) retire son personnel militaire de l’est de la RDC », a déclaré mardi 23 juillet Jen Psaki, sans préciser si le président rwandais Paul Kagame était lui-même impliqué.
Les inquiétudes américaines, a-t-elle précisé, font suite à “un faisceau de preuves crédibles” dévoilées par l’ONG Human Rights Watch (HRW), dans son récent rapport sur les violations des droits de l’homme par le M23.
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