La majorité et l’opposition saluent la promulgation de la loi modifiant la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Joseph Kabila a promulgué cette loi le samedi 27 avril dernier. La nouvelle commission électorale comptera treize membres dont six de la majorité, quatre de l’opposition et trois de la société civile. Cette réorganisation de la Ceni avait été réclamée par plusieurs organisations et personnalités politiques après les élections présidentielle et législatives de novembre 2011 qui avaient été entachées d’irrégularités.
Pour le professeur Kalala Tshibangu, membre de la Majorité présidentielle, la promulgation de cette loi est « une bonne nouvelle que tous les démocrates de notre pays attendaient ».
Il dit avoir apprécié le débat qu’il y a eu dans l’opinion au sujet de la réorganisation de la commission électorale.
« Mais dès lors que la loi est promulguée, il faut mettre fin aux discussions », affirme-t-il.
Pour lui, le plus important reste la révision de la loi électorale qui permettrait que les prochaines élections se déroulent « dans les meilleures conditions par rapport à celles de 2011 ».
Kalala Tshibangu rappelle qu’il revient à l’Assemblée nationale de mettre en place le bureau de la Ceni.
Il invite l’opposition à désigner rapidement ses représentants. « Il faut que l’opposition qui est plurielle ne sombre pas dans des querelles », souligne-t-il, affirmant que du côté de la majorité, « le problème ne se pose pas parce qu’elle est organisée, elle a un chef et des structures ».
Il appelle également la société civile à « faire preuve de maturité et à désigner rapidement ses trois représentants au sein du bureau de la Ceni ».
De son côté, le député de l’opposition Emery Okundji salue également la promulgation de la loi modifiant la commission électorale indépendante. Il estime cependant que dans sa nouvelle composition la Ceni est « politisée ».
« Il y a beaucoup d’imperfections dans la loi par rapport à l’expérience négative vécue mais qu’est ce que vous voulez, cela est le fruit du consensus. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous contenter de ce que nous avons», explique-t-il.
La société civile estime pour sa part que la nouvelle composition de la Ceni accorde beaucoup de places aux politiques.
« Cette nouvelle loi stipule que le président de la Ceni est à la fois président du bureau et président de la plénière. C’est incompatible. Et puis, il y a beaucoup [d’acteurs] politiques dedans. Tous ces éléments ne peuvent pas nous amener à un environnement d’organisation des élections », déclare Jonas Tshiombela, le président de la Nouvelle société civile du Congo.
Cette dernière voulait que la plénière qui va contrôler le bureau soit dirigée par une personnalité différente. Les députés ont décidé que le président du bureau de la Ceni soit aussi le président de l’assemblée plénière.
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