Les Etats-Unis souhaitent transférer « dès que possible » Bosco Ntaganda à la Cour pénale internationale (CPI) qui accuse ce chef rebelle congolais de crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en Ituri au début des années 2000. Bosco Ntaganda s’est réfugié, depuis le lundi 18 mars, dans l’enceinte de l’ambassade des Etats-Unis à Kigali d’où il a demandé son transfert à la Haye. « Il est important de répondre à sa requête », a déclaré, mercredi 20 mars depuis Washington, le sous-secrétaire d’Etat américain pour les affaires africaines, Johnnie Carson, cité par l’Agence Reuters.
« Nous demandons la coopération totale du gouvernement rwandais, des autorités de la CPI et du gouvernement néerlandais pour que (ce transfert) soit effectué dès que possible », a expliqué le diplomate américain, assurant que le gouvernement rwandais avait donné l’assurance qu’il n’entraverait pas le transfert du chef de guerre.
« Les prochaines 48 heures seront décisives », a ajouté Johnnie Carson avant de poursuivre : « Jusqu’ici, nous n’avons pas reçu d’indications faisant état de réactions négatives à son séjour dans notre ambassade ou à son souhait de partir à La Haye ».
Bosco Ntaganda est accusé par la CPI des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour, entre autres, enrôlement d’enfants-soldats, meurtre, attaque contre des populations civiles, viol et esclavage sexuel en Ituri entre 2002 et 2003. Il est sous le coup de deux mandats d’arrêt.
Sa reddition à l’ambassade américaine à Kigali a été saluée par plusieurs organisations et personnalités. La CPI réclame son transfert « immédiat » à La Haye pour qu’il soit jugé.
« La CPI salue la nouvelle de la reddition de Bosco (Ntaganda, ndlr). C’est une grande nouvelle pour le peuple de RDC qui a souffert des crimes d’un fugitif de la CPI pendant trop longtemps », a indiqué le bureau du procureur de cette Cour.
La mission des Nations unies en RDC s’est également félicitée de la reddition de Bosco Ntaganda. « La Monusco soutient tous les efforts en cours pour traduire en justice Bosco Ntaganda », a affirmé son porte-parole intérimaire, Carlos Araujo, ajoutant que la mission onusienne espère que le transfert du chef rebelle à La Haye « marquera la fin de l’impunité dont il a joui pendant des années ».
Sur Twitter, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a parlé de « grand moment pour les victimes du conflit en RDC ».
Les ONG de défense des droits de l’homme de l’Ituri ont salué cette reddition, souhaitant que les Etats-Unis « s’impliquent activement » pour que le chef rebelle soit transféré à la CPI.
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