RDC : Bosco Ntaganda s'est rendu à l’ambassade des Etats-Unis à Kigali

Le général des FARDC, Bosco Ntaganda (Photo d’archives)

Le chef rebelle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), Bosco Ntaganda, s’est rendu de lui même lundi 18 mars à l’Ambassade des Etats-Unis à Kigali au Rwanda. L’information est confirmée par la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo.

« Nous avons appris aujourd’hui que Bosco Ntaganda est entré au Rwanda est s’est rendu à l’ambassade des États-Unis à Kigali », a affirmé Louise Mushikiwabo, la ministre des Affaires étrangères sur son compte Twitter.

Mais l’ambassade des Etats-Unis à Kigali n’a pas encore confirmée cette information.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a salué cette nouvelle qui marque « le début d’un processus qui sanctionne la fin de l’impunité pour ce seigneur de guerre ».

Il a souligné que Bosco Ntaganda est entré au Rwanda depuis samedi 16 mars, malgré le démenti de Kigali.

« Ce que nous savons ce que Bosco Natganda est entré au Rwanda [en provenance de la RDC] depuis samedi en dépit de ce que ma collègue rwandaise essayait de faire passer hier [dimanche] comme démenti », a ajouté le ministre congolais des Médias.

Lambert Mende a indiqué que Bosco Ntaganda « a été reçu par des officiels rwandais », à son arrivée.

« Ce qui s’est passé ce qu’il a été accompagné jusqu’aux portes de l’ambassade américaine où il est bien sûr entré seul. Mais on ne nous dira pas que c’est de lui-même qu’il est venu de la frontière jusqu’à l’ambassade des Etats-Unis », a-t-il poursuivi.

Le porte-parole du gouvernement congolais a déclaré que la RDC attend de la part des gouvernements américain et rwandais une coopération pour que Bosco Ntaganda soit transféré devant les juridictions congolaises ou internationales.

« Nous nous attendons à ce que le gouvernement américain et le gouvernement rwandais puissent coopérer à ce que Bosco Ntaganda soit rapidement transféré auprès de la CPI, à défaut d’être transféré auprès des juges congolais. Parce qu’il y a aussi un mandat congolais en plus du mandat international », a-t-il dit.

Lambert Mende dit ne pas avoir des doutes sur la position des Etats-Unis sur la demande de la RDC.

« Nous n’avons aucun doute en ce qui concerne la position des Etats-Unis étant donné les positions claires que l’administration Obama a prise au sujet de la rébellion du M23 allant offrir une récompense à qui faciliterait la capture de ce seigneur de guerre.  Pour le reste nous attendons voir comment les choses vont se dérouler concrètement », a renchérit le porte-parole du gouvernement congolais.

La CPI compte sur les Etats-Unis

La Cour pénale internationale, par le biais de son chargé de communication en RDC, Paul Madidi, a déclaré que son institution prendrait toutes les mesures nécessaires pour que Bosco Ntaganda soit transféré à la Haye.

« Nous suivons de près les informations concernant Monsieur Bosco Ntaganda. La Cour cherche à confirmer auprès des autorités compétentes ces informations en l’encontre duquel il y a deux mandats d’arrêts. Si ces informations seraient confirmées, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour qu’il soit remis à la CPI », a affirmé Paul Madidi.

Il a dit espérer sur la coopération des Etats-Unis bien que le gouvernement américain ne soit pas signataire du statut de Rome.

« Evidemment je ne peux pas parler au nom du gouvernement américain mais même si le gouvernement américain n’a pas signé le statut de Rome, les Etats-Unis suivent de près ce qui se passe en RDC. À plusieurs reprises ils ont dénoncé ce qui se passait en RDC. Ils ont uni leurs voix à ce qui se disait déjà à l’époque concernant Bosco Ntaganda. Nous espérons qu’ils vont accepter la demande de coopération que nous seront amenés à leur demander », a ajouté Paul Madidi.

Au cours d’une intervention dimanche 17 mars à l’AFP, Lambert Mende a également évoqué l’accord de paix signé dimanche 24 février à Addis-Abeba. Onze  pays, dont Kigali, ont signé cet accord-cadre dans le but de ramener la paix dans l’est de la RDC.

Cet accord de paix sur la RDC interdit à tout Etat de la région des Grands Lacs d’héberger des criminels de guerre poursuivis par des juridictions internationales et nationales.

Dans le même ordre d’idées, Le président de l’Assemblée nationale de la RDC, Aubin Minaku, a indiqué dimanche 17 mars, que son pays doit s’impliquer pour que les rebelles du M23, arrêtés au Rwanda, soient traduits en justice.

Il faisait allusion à la centaine de combattants d’une faction du M23, dirigée par Jean-Marie Runiga, qui ont traversé la frontière rwandaise en même temps que le général mutin Bosco Ntaganda.

Ancien militaire de l’armée congolaise, Bosco Ntaganda est devenu rebelle après les élections de 2006. Il s’est ensuite autoproclamé général.

Deux mandats d’arrêts de la Cour pénale internationale pèsent sur Bosco Ntaganda depuis 2006 pour crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

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