Les habitants de Brazzaville commémorent, ce mardi 4 mars, le premier anniversaire de l’explosion d’un dépôt de munitions au camp du régiment blindé de Mpila. Plus de 300 personnes avaient été tuées dans cette catastrophe, selon le bilan officiel et des fortes déflagrations avaient été ressenties à Kinshasa, de l’autre côté du fleuve. Le président Denis Sassou Nguesso présidera une cérémonie en mémoire des victimes. Un an après les faits, quelque 17.500 personnes sinistrées et sans abris attendent toujours d’être relogées par les autorités.
Dans les sites où habitent encore mille deux cents personnes et dans les ruines de Mpila, où vivent deux familles sous des tentes, c’est encore la désolation. Un sinistré rencontré sur place se dit indigné car les autorités n’ont pas tenu leurs promesses un an après le sinistre.
«Ce que le gouvernement fait n’est pas normal. Il nous avait promis de venir améliorer nos conditions de vie. Or, actuellement, il n’y a aucune réaction. C’est du n’importe quoi. Nous ne sommes pas d’accord avec ça », grogne-t-il.
Depuis la catastrophe de Mpila, le gouvernement du Congo Brazzaville affirme avoir déjà dépensé 200 millions de dollars américains au profit des sinistrés. A la veille de ce premier anniversaire, le ministre de l’Economie et Finances, Gilbert Ondongo, a indiqué que le gouvernement comptait poursuivre son assistance aux sinistrés qui avaient perdu des proches dans ce drame du 4 mars.
Coïncidence de date : des concerts musicaux prévus vendredi à Pointe Noire et dimanche à Brazzaville avec des célébrités mondiales du rap, du zouk et de la rumba ont été bien livrés.
De nombreux sinistrés, très émus, n’ont pas apprécié ces prestations scéniques. Certains d’entre ont estimé que les autorités se seraient montrées solidaires avec eux si elles avaient organisé à la place des concerts de musique religieuse.
«Le gouvernement devait appeler les Shabani, frère Patrice pour qu’ils chantent en mémoire des événements du 4 mars. Mais ils ont fait le contraire, ils ont appelé les hommes riches. Ils ont envie de fêter, mais nous nous sommes dans le deuil », déclare un sinistré.
Près de trois cent morts et un millier de blessés ont été enregistrés après des explosions survenues dimanche 4 mars au camp du régiment blindé de Mpila, à l’est de la République du Congo. Plus de six cents Congolais de la RDC, victimes des explosions d’un dépôt d’armes à Brazzaville (République du Congo) avaient été rapatriés au lendemain de ce drame.
Dans les périmètres du boulevard du 30 juin à Kinshasa, les déflagrations avaient été fortement ressenties. Les vitres des bâtiments publics avaient volé en éclats, créant la panique dans les quartiers proches du centre ville pendant une bonne heure.
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