Le porte-parole du Mouvement du 23 mars (M23), Bertrand Bisimwa, a affirmé, dimanche 27 janvier, que si le dialogue reprenait avec l’examen de tous les points inscrits à l’ordre du jour, une issue favorable serait possible. Selon lui, son mouvement et le pouvoir de Kinshasa s’accordent sur plusieurs points, malgré de petites divergences qui continuent à les opposer.
Les négociations entre les rebelles et le gouvernement ont été suspendues le week-end dernier en raison de la tenue du sommet de l’Union africaine qui s’est ouvert dimanche 27 janvier. Le ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, facilitateur de ce dialogue, devrait en principe rentrer ce lundi à Kampala. Il a participé à la rencontre des chefs d’Etats et des gouvernements de ce sommet.
En attendant que le facilitateur convoque une rencontre de mise en commun de leurs points de vue et la plénière, les délégués du Gouvernement et ceux du M23 espèrent que cette semaine qui commence connaîtra d’intenses travaux.
Ces négociateurs devraient se pencher sur les deux rapports qu’ils ont déposés à la facilitation, portant sur le premier point de l’ordre du jour. Il s’agit de celui relatif à l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009. Cet accord a été signé entre le gouvernement congolais et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dont est issu le M23.
Les rebelles estiment que Kinshasa n’a pas respecté cet accord et exige sa mise en œuvre «actualisée». Ce que Kinshasa refuse d’admettre.
Dans un communiqué rendu public, jeudi 24 janvier, la présidence ougandaise a déclaré qu’un accord était possible entre le M23 et le pouvoir de Kinshasa.
Roger Lumbala, numéro 2 de la délégation rebelle à Kampala, a confirmé leur rencontre avec Yoweri Museveni, précisant que ce dernier leur a demandé de continuer avec tous les points inscrits à l’ordre du jour.
Quatre points ont été inscrits à l’ordre du jour des travaux, adopté Le 16 janvier. Il s’agit de :
- la revue de l’accord du 23 mars 2009
- les questions sécuritaires
- les questions sociales, politiques et économiques
- le plan de mise en œuvre
Si tous ces points sont abordés, le M23 pense que les pourparlers de Kampala déboucheront sur une issue favorable.
Cependant, les deux parties n’ont abordé que le premier point relatif à l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009. Ce point comprend deux volets: l’évaluation dudit accord et le mécanisme pour sa mise en œuvre et les questions connexes.
En attendant la reprise des travaux, un notable du Sud-Kivu, Enoch Ruberangabo, invite la population à la patience. Pour lui, même en l’absence des plénières, les tractations se poursuivent.
« Parfois il y a des moments qu’on peut avoir des déceptions… [Même si les gens] peuvent penser les gens qu’aujourd’hui on n’a pas travaillé, mais notre présence ici maintient le dialogue qui se passe à plusieurs niveaux », a-t-il déclaré.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- RDC-M23: « Un compromis est possible » pour Rucogoza -Courrier International
- Pourparlers de Kampala: l’ONG Pole Institute s’oppose au «partage du pouvoir»
- RDC : la VSV et l’Asadho réclament « l’arrêt immédiat » des pourparlers de Kampala
- Pas d’avancée dans les pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23 à Kampala