Kampala: un accord est «possible» entre le gouvernement de la RDC et le M23, selon Yoweri Museveni

Munyonyo, cadre qui accueille les pourparlers entre le gouvernement et le M23 à Kampala/ Photo Innocent Olenga-Radio Okapi.

Les délégués de la rébellion du M23 sont revenus, vendredi 25 janvier après midi à Kampala, sur le site qui abrite leurs pourparlers avec ceux du gouvernement de la RDC. Ils ont été reçus, la veille, à la présidence de la République ougandaise pour  tenter d’éclaircir certaines dispositions mal interprétées, selon eux, par la délégation de Kinshasa. Un accord est «possible» entre les deux parties, selon un communiqué du cabinet du président Yoweri Museveni.

Les délégués du M23 sont arrivés à Munyonyo speke Hôtel aux environs de 15h, heures de Kampala. Ils ont poursuivi jusque tard dans la soirée, avec le secrétariat de la facilitation, l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 et les premières conclusions du facilitateur.

Dans un communiqué rendu public, jeudi, la présidence ougandaise a déclaré qu’un accord était possible entre le M23 et le pouvoir de Kinshasa.

Roger Lumbala, numéro 2 de la délégation rebelle a confirmé leur rencontre avec Yoweri Museveni, précisant que ce dernier leur a demandé de continuer avec tous les points inscrits à l’ordre du jour.

Cet ordre du jour comprend notamment les questions sécuritaires, les questions sociales, politiques et économiques ainsi que le plan de mise en œuvre et de suivi de l’accord qui serait signé à l’issue de ces travaux.

Les délégués du gouvernement saluent la poursuite des travaux par le M23. Le sénateur Edouard Mwangachuchu a réaffirmé, par ailleurs, la disponibilité de Kinshasa à «écouter» le M23, mais jusqu’à une certaine limite:

«Normalement, nous ne devons pas rester ici éternellement. Il faut qu’ils [délégués du M23] commencent à comprendre que la patience peut aussi à un certain moment commencer à [s’effriter]. Le Gouvernement est disposé à écouter et à donner des solutions à tous les problèmes que le M23 va exposer dans la mesure du possible. [Mais], il ne faut pas qu’ils demandent la dissolution du Gouvernement ou du Sénat, ou encore celle des assemblées provinciales.»

La délégation gouvernementale a affirmé, vendredi dans la matinée, avoir terminé avec le premier point de l’ordre du jour concernant l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009. «Nous attendons que le M23 [puisse faire] le même exercice avec la médiation, [pour] que cela puisse faire l’objet in fine de la part de la médiation d’une synthèse générale. Donc, sur ce premier point, c’est fini pour nous, nous attendons la suite », a déclaré le député François Mwamba Tshishimbi, un autre négociateur gouvernemental.

Kinshasa a soutenu avoir présenté les preuves du respect d’intégration dans les institutions du pays des responsables militaires et politiques de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), signataire de l’accord avec le gouvernement congolais et dont sont issus la plupart des leaders du M23.

Cet accord préconisait notamment la reconnaissance des grades des anciens militaires du CNDP au sein de l’armée congolaise, le retour des réfugiés mais également la pacification du Nord-Kivu.

La date de la tenue d’une plénière de mise en commun des positions des deux parties n’est pas encore connue. En attendant, les travaux consultatifs avec le secrétariat de la facilitation se poursuivent.

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