Dans ses vœux de nouvel an aux habitants de sa province lundi 31 décembre, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a demandé à la communauté internationale « de prendre des mesures concrètes pour trouver une solution durable à la crise » que connaît cette partie de la République. La rébellion du M23 sévit dans la province du Nord-Kivu depuis le mois de mai dernier, causant des milliers de déplacés et des exactions contre les populations civiles.
« Une insurrection de certains officiers FARDC au Nord-Kivu, cristallisée en une guerre d’agression, a plongé la province du Nord-Kivu dans une crise sécuritaire depuis avril 2012 », a rappelé Julien Paluku Kahongya, évoquant au passage le soutien extérieur dont bénéficie la rébellion.
« Cette guerre, qui a mis en exil près d’un million de déplacés internes et plus de 100 000 demandeurs d’asile, a fait plusieurs autres centaines des morts », a-t-il indiqué.
Ces chiffres « ramènent à près de 10 millions de morts le bilan de la crise qui secoue la RDC depuis 1996 », selon lui.
Julien Paluku a regretté que la communauté internationale se limite seulement à faire des déclarations.
« Depuis que la crise a commencé au Nord-Kivu, nous avons entendu des discours du genre : Nous sommes préoccupés, nous demandons que tout appui extérieur au M23 cesse », a-t-il fait savoir, avant d’ajouter :
«La RDC a, à ce jour, un bilan qui avoisine 10 millions de morts, le plus grand drame qu’un seul pays au monde ait enregistré en ce 21e siècle. Si rien n’est fait dans le sens d’aider le pays de Lumumba, la RDC deviendra ce que certains ont appelé le trou noir qui peut déclencher une guerre aux dimensions planétaires».
Présentant ses meilleurs vœux aux habitants du Nord-Kivu, Julien Paluku a demandé à la population de sa province, et à tous les Congolais en général, d’éviter « toute manipulation des ennemis internes et externes de la paix en RDC ».
Depuis le mois de mai 2012, le Nord-Kivu est en proie à la rébellion du M23 composée des mutins de l’armée congolaise. Ces rebelles contrôlent plusieurs localités de la province.
En novembre dernier, au terme d’une offensive, ils ont pris le contrôle de Goma, la capitale provinciale, d’où ils ses sont retirés après avoir obtenu des chefs d’Etats des Grands lacs les négociations avec le gouvernement congolais.
Ces pourparlers ont débuté le 9 décembre avant d’être suspendues en raison des fêtes de fin d’année. Ils doivent reprendre le 4 janvier prochain.
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