La ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, vit un calme relatif ce dimanche 2 décembre au lendemain du retrait des rebelles du M23. Les activités socio-économiques n’ont pas encore repris. Les autorités provinciales ne sont pas encore revenues. Ils sont à Beni depuis l’occupation de la ville. Le commandant de l’unité de la Police nationale congolaise (PNC), déployée à Goma, le colonel Henri Kapend a demandé à tous les policiers restés à Goma pendant l’occupation du M23 à rejoindre les rangs de la police. Le conseiller militaire du secrétaire générale des Nations unies, Babacar Gaye, arrivé dans la ville ce dimanche, assure que les Casques bleus sont déterminés à protéger la population civile.
Certains habitants de la ville estiment qu’il n’y a pas un grand changement par rapport à la situation d’avant le retrait. Ils disent attendre la reprise effective des activités. Les policiers sont présents à plusieurs endroits « stratégiques » de la ville.
Le samedi dans l’après-midi, une tentative de pillage dans un quartier à côté de l’aéroport a échoué. Les policiers se sont interposés.
Plus tard dans la nuit, le camp de déplacés Mugunga III, situé à 7 km de Goma, a été attaqué par des hommes armés. Plusieurs témoins accusent les rebelles du M23.
Le porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Kinshasa, Simplice (bien Simplice) Kpandji, a confié à l’AFP qu’il y a eu des cas de viols, de pillage, mais pas de mort. Il a dit ne pas avoir identifié les agresseurs.
Le responsable du camp a assuré que les assaillants ont pris des vivres, des téléphones, de l’argent et des habits. Des adolescents auraient été enlevés pour porter le butin.
En visite à Goma depuis le dimanche 2 décembre dans la matinée, le général Babacar Gaye, conseiller militaire du secrétaire générale des Nations unies, a dit ne pas ignorer la souffrance et les frustrations de la population congolaise.
Il a assuré que les Casques bleus de la Monusco sont déterminés à tout mettre en œuvre pour protéger la population civile.
«Je suis venu apporter le soutien du département de maintien de la paix à tout le personnel civil et militaire des Nations unies au Nord-Kivu et évaluer les actions de la Monusco », a-t-il indiqué.
Interrogé au sujet de l’arrivée des militaires congolais à Goma, il a expliqué que les chefs d’Etat des Grands lacs ont décidé lors du dernier sommet à Kampala qu’un bataillon des FARDC sécurisera Goma en compagnie de policiers.
« Je crois que la police est déjà arrivée. Je sais aussi que le chef d’Etat major de l’armée de terre, le général Olenga, n’a pas l’intention de se précipiter mais qu’il tient beaucoup à ce que le bataillon qui sera déployé ici soit bien préparé et contribue à rassurer la population », a-t-il fait savoir.
La police réclame la confiance
Les policiers congolais sont déployés dans la ville de Goma depuis le samedi 1er décembre après le retrait des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui occupaient la ville depuis une dizaine de jours.
Le commandant de cette unité de la police, colonel Henri Kapend, a appelé la population à collaborer avec ces policiers.
« Ce que je demande à la population c’est d’avoir confiance à la police. On est la police du peuple. A tout moment, ils peuvent nous contacter dans n’importe quel quartier pour venir à leur secours. Nous voulons que la population vive dans le calme », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il a invité les policiers restés dans la vile malgré la présence du M23 à se présenter à la parade qui sera organisée le lundi au stade Afia, assurant qu’ils ne seront pas discriminés.
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