Guerre dans l’Est: une nouvelle interpellation du Premier ministre rejetée à l’Assemblée nationale

Matata Ponyo, Premier Ministre de la RDC. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les députés nationaux ont rejeté lundi 26 novembre une motion d’interpellation du Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, introduite par le député de l’opposition, Germain Kambinga, moins de deux mois après en avoir rejeté une autre, introduite début octobre par Jean-Lucien Busa, un autre député de l’opposition. Cette nouvelle demande a été rejetée suite à une motion du député Balamage Kolo, qui reprochait à l’auteur de l’interpellation de ne pas avoir respecté la procédure en la matière.

Pour le député Balamage Kolo, membre de la Majorité présidentielle (MP), son collègue de l’opposition, Germain Kambinga, a violé le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en adressant sa motion d’interpellation au président de l’Assemblée, au lieu de l’adresser directement au chef du gouvernement, Augustin Matata Ponyo.

La plupart des députés de la majorité ont soutenu la motion de procédure introduite par le député Balamage Kolo, évoquant l’article 184 de leur règlement intérieur, qui, selon eux, veut qu’on adresse directement l’interpellation à la personne concernée.

Pour Ramazani Shadari, le vice de procédure est avéré.

« Ici à l’Assemblée, ce n’est pas la barbarie comme à l’Est [du pays], ce n’est pas la guerre. Nous sommes dans un parlement démocratique, il faut respecter la procédure », a-t-il affirmé.

De son côté, le député de l’opposition Jean Lucien Busa, auteur d’une précédente demande d’interpellation du Premier ministre, accuse la MP de « vendre le pays ».

« Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin pour que, ce qui se passe à l’Est du pays, soit compris à la fois comme une complicité de la Majorité, mais aussi une responsabilité de cette dernière. Donc la Majorité a choisi son chemin, celui de vendre le pays », a-t-il déclaré.

Bien que soutenant la motion de procédure de leur collègue de la MP, d’autres députés ont estimé que le Premier ministre est dans l’obligation d’expliquer à la nation la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est du pays.

Le député Henri-Thomas Lokondo, par exemple, a déclaré que la demande d’interpellation du Premier ministre était réglementaire, malgré une « erreur matérielle dans l’intitulé ».

Selon lui, un député n’a pas le pouvoir constitutionnel d’interpeller le Premier ministre Matata Ponyo sans saisir auparavant le bureau de l Assemblée Nationale.

Le rejet de cette motion d’interpellation intervient alors que la communauté internationale fait pression sur le M23 pour se retirer de la ville de Goma qu’il occupe depuis le mardi 20 novembre dernier.

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