RDC : l’Assemblée nationale rejette la demande d’interpellation du Premier ministre

Matata Ponyo Mapon, premier ministre de la RDC le 07/05/2012 au Palais du peuple à Kinshasa, lors de la présentation du programme de son gouvernement à l’Assemblée nationale. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo ne répondra pas aux questions du député de l’opposition Jean-Lucien Busa. Ce dernier avait introduit le 25 septembre dernier au bureau de l’Assemblée nationale une demande d’interpellation du chef du gouvernement. Il voulait qu’il s’explique notamment sur la guerre que mènent les rebelles du M23 aux Forces armées de la RDC et sur des questions économiques.

Les députés de la majorité ont estimé qu’il faut du temps avant de pouvoir évaluer l’action du gouvernement Matata Ponyo investi par les députés nationaux le 9 mai dernier.

« Il y a trois mois depuis que le gouvernement est en place. Il faut laisser le Premier ministre travailler et lorsque le budget arrive prochainement, les gens vont avoir l’opportunité de lui poser des questions sur l’exécution du budget 2012 et sur le budget à venir », a déclaré Pius Muabilu, député de la Majorité.

Dans sa correspondance déposée au bureau de l’Assemblée nationale, Jean-Lucien Busa indiquait que les questions économiques et sécuritaires étaient au centre de sa demande interpellation.

A ce sujet, le député Muabilu de la Majorité affirme que certaines préoccupations du député Busa avaient déjà été adressées à un responsable sectoriel du gouvernement, le ministre de la Défense.

« Mercredi prochain nous avons une motion de défiance adressée au ministre de la Défense sur la même matière. Nous disons qu’il faut attendre que celui-ci s’explique », a-t-il recommandé.

Toutes les initiatives pour permettre au peuple congolais d’être informé sur la manière dont le pays est mal géré sont étouffées par la Majorité, a jugé pour sa part le député Franck Diongo de l’opposition.

« Au niveau de la corruption, le Congo reste le pays le plus corrompu de la planète. Le taux d’inégalité est de 42%, c’est dire que c’est le plus élevé de l’Afrique centrale. Ce taux de 42% montre l’injustice distributive. Le taux de chômage augmente. Pour ceux qui travaillent, vous avez le sous-paiement, « l’impaiement », voire même l’absence de paiement. Sur le plan sécuritaire, tout le monde sait que le gouvernement n’a pas un discours de la vérité. On cache la vérité aux Congolais par rapport à la guerre de l’Est », a-t-il estimé.

La demande d’interpellation de Jean-Lucien Busa portait sur les questions suivantes :

  • La sécurité ;
  • La production ;
  • Les industries ;
  • L’emploi ;
  • Le pouvoir d’achat des congolais ;
  • La politique budgétaire ;
  • La décentralisation ;
  • La lutte contre la corruption ;
  • La politique de développement ;
  • L’enseignement, la déserte en eau et en électricité et le domaine de l’habitat ;
  • La justice et les droits de l’Homme

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