Des femmes regroupées au sein du “Caucus des femmes du Sud Kivu pour la paix” réclament le retour du docteur Denis Mukwege dans la province. Dans une déclaration faite samedi 3 novembre à Bukavu, elles déclarent que son retour est impérieux parce que les femmes victimes de violences sexuelles se sentent abandonnées à leur triste sort. Victime d’une agression à son domicile, le 25 octobre, Dr Mukwege est mondialement réputé pour les soins qu’il administre aux femmes victimes des violences sexuelles dans son hôpital de Panzi.
« Nous lançons un appel. Il faut que le Dr Mukwege rentre. Nous demandons à ceux qui ont l’obligation de le sécuriser de le faire. Il faut que sa sécurité soit garantie », a affirmé la secrétaire exécutif du caucus des femmes du Sud-Kivu, Solange Lwashiga.
Le Dr Mukwegw et sa famille on été évacués de Bukavu samedi 27 octobre après l’attaque de son domicile jeudi par des hommes armés. Ils se trouvent actuellement à Stockholm, en Suède.
Concernant l’attaque dont il a été victime, les femmes du Sud-Kivu encouragent les enquêtes mais exigent que “les résultats ne soient pas mis dans le même panier que d’autres actes criminels menés contre des défenseurs des Droits de l’homme qui n’ont jamais abouti à la vérité”.
Elles estiment que l’absence du Dr Mukwege dans la province est une façon de maltraiter les femmes victimes des violences sexuelles.
« On ne doit pas continuer à maltraiter les femmes comme ça, alors que ces femmes trouvent un de soulagement grâce aux soins du Dr Mukwege. Ces femmes ne doivent pas rester dans un état de victimisation. Elles doivent être des actrices de paix », a ajouté Solange Lwashiga.
Gynécologue de formation, le Dr Mukwege a crée l’Hôpital de Panzi, à Bukavu dans le but de prendre en charge gratuitement les femmes victimes des violences sexuelles. Ce traitement combine une prise en charge psychologique, médicale et sociale, afin de les aider à surmonter les traumatismes auxquels font face de nombreuses victimes des violences sexuelles après leur agression. Son hôpital s’est spécialisée notamment dans la réparation des fistules vaginales.
La fistule est en fait la constitution d’une communication anormale entre la vessie et le vagin ou entre la vessie et le rectum survenant à la suite de viol ou de violence sexuelle. Incapables de rester sèches, beaucoup de femmes souffrent des fistules endurent l’humiliation constante de dégager une odeur d’urine et/ou d’excréments. Il peut aussi leur être difficile de marcher parce que les nerfs des membres inférieurs sont atteints.
Au Nord et Sud-Kivu, des régions déchirées par la guerre, la violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre, perpétrée de façon stratégique, afin d’instaurer un climat de terreur et prendre le contrôle de zones riches en minerais.
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