Nord-Kivu: 60 000 enfants déplacés risquent de ne pas étudier, prévient l’Unicef

Des déplacés de Mugunga au Nord-Kivu lors de la visite des diplomates africains, 24/02/2011.

Près de soixante mille enfants du Nord-Kivu pourraient ne pas avoir accès à leurs écoles le 3 septembre, jour prévu pour la rentrée scolaire 2012- 2013, a estimé l’administratrice chargée de l’éducation au bureau de l’Unicef/Nord-Kivu, Marcelline Eboma. Selon elle, cette situation ne fait qu’aggraver le contexte de la scolarisation des enfants déjà  difficile en province.

L’Unicef a lancé, jeudi 16 août, la campagne pour la rentrée scolaire 2012-2013, au cours de laquelle cent treize écoles devraient être appuyées par cette agence des Nations-unies. A cette occasion, Marcelline Eboma a lancé ce cri d’alarme:

«Nous avons dénombré jusqu’ici 258 écoles pillées, détruites ou incendiées ou encore occupées. Ce qui fait qu’au moins soixante mille enfants pourraient ne pas avoir accès à leurs écoles au 3 septembre. Parmi eux, il y a aussi des enfants déplacés.»

L’Unicef a prévu de récupérer tous les enfants déplacés qui sont dans des camps, des familles d’accueil ou d’autres sites déterminés. «Ils seront pris en charge parce que parmi eux, la plupart n’ont même pas fini l’année scolaire passée. Ils n’ont pas de bulletins », a poursuivi la même source.

La première chose à faire, selon Marcelline Eboma, c’est de permettre à ces enfants de terminer l’année 2011-2012 par des cours de récupération avant d’être admis dans des écoles d’accueil.

Les affrontements armés sont récurrents dans plusieurs localités de cette province de l’Est de la RDC. Ils opposent soit les groupes armés entre eux, soit les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23, un mouvement créé début avril par des déserteurs des FARDC.

Selon les Nations unies, ces affrontements ont entrainé des milliers de déplacés vers d’autres localité de la province ou même vers les pays voisins.  Ainsi, pour organiser les épreuves écrites  de  l’examen d’Etat 2011-2012, en juin dernier, le ministère de l’Enseignement primaire secondaire et professionnel (EPSP) avait dû délocaliser certains centres, comme celui de Jomba, afin de permettre aux élèves de passer leur examen en sécurité.

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