Au terme d’une visite de quatre jours à Kinshasa, la ministre française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, a déclaré, samedi 28 juillet, qu’à part une ou deux personnes, la majorité des opposants congolais ne lui ont pas demandé l’annulation du sommet de la Francophonie qui doit se tenir dans la capitale congolaise en octobre prochain. Certains partis de l’opposition congolaise dont l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d’Etienne Tshisekedi réclame la délocalisation de ce sommet qui, selon eux, risque de « légitimer » le pouvoir de Joseph Kabila dont il conteste la réélection.
Yamina Benguigui, qui a rencontré au cours de son séjour à Kinshasa le chef de l’Etat Joseph Kabila et d’autres officiels congolais ainsi que des membres de l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme, a indiqué qu’elle fera rapport de ses entretiens à son président François Hollande. Mais pour elle, le sommet de la Francophonie aura bien lieu à Kinshasa.
« Je vois le président Hollande lundi. Je pense que tout va bien se passer et que ce sommet aura lieu », a-t-elle assuré.
La ministre française a reconnu que beaucoup de Congolais vivant en France demandent que le sommet de Kinshasa n’ait pas lieu à cause des irrégularités constatées lors des élections présidentielle et législatives de novembre 2011 et de la situation des droits de l’homme.
Par ailleurs, elle a estimé que les allégations faisant état des hésitations du président français au sujet de sa participation au sommet de Kinshasa ne sont que des rumeurs :
« Le président Hollande n’a jamais pris la parole pour dire : peut-être que je ne viendrais pas ou peut-être que je vais voir. Il ne l’a jamais dit. »
Au cours de sa visite, Yamina Benguigui a aussi visité les infrastructures et les bâtiments qui vont abriter le sommet.
Le jour de l’arrivée de la ministre française à Kinshasa, mercredi 25 juillet, l’UDPS a déposé une pétition à l’ambassade de France pour réclamer la délocalisation du sommet de la Francophonie.
Pour ce parti de l’opposition, au regard « des violations des droits de l’homme en RDC, du manque de transparence lors des dernières élections générales et de la crise sécuritaire dans l’Est du pays », le XIVe sommet de la Francophonie doit être délocalisé.
Les responsables de l’UDPS affirment que leur pétition aurait déjà recueilli plus de vingt mille signatures.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- Sommet de la francophonie : les « signaux » de la RDC à la France – Jeune Afrique
- XIVe sommet de la Francophonie: l’OIF réaffirme son appui à la RDC
- XIVe Sommet de la Francophonie: la réhabilitation des sites se poursuit à Kinshasa
- Le XIVe sommet de la Francophonie à Kinshasa diversement perçu par les Kinois