La société civile du Nord- Kivu approuve la mise sur pied d’une force internationale « neutre » le long de la zone frontalière commune entre le Rwanda et la RDC pour éradiquer les rebellions actives dans l’Est de la RDC dont les FDLR et le M23. Son vice-président, Me Omar Kavota l’a déclaré ce lundi 16 juillet à Radio Okapi. Pour lui, cette force devrait « œuvrer avec les casques bleus de la Monusco qui connaissent bien la région ».
« Nous voudrions que cette force soit une force veille sur les deux frontières pour qu’il n’y ait pas des troupes qui viennent du Rwanda pour venir continuer à perpétuer l’agression en RDC », a affirmé Omar Kavota.
Au sujet de la durée du mandat de cette nouvelle force, le vice-président de la société civile du Nord-Kivu a estimé qu’un trimestre est « suffisant pour traquer le M23, les FDLR et les autres forces négatives ».
« Nous ne voudrions pas que ça soit une force qui va faire 5 ou 10 ans dans la région », a-t-il expliqué.
Dimanche 15 juillet, les présidents de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, et du Rwanda, Paul Kagame, ont aussi approuvé la mise sur pied de cette force internationale « neutre » dont le déploiement a été proposé lors du sommet interministériel des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) tenu le mercredi 11 juillet à Addis-Abeba.
La mise en place de cette force fait suite aux accusations portées contre le Rwanda incriminé par le gouvernement congolais de soutenir la rébellion du Mouvement du 23 mars active au Nord-Kivu depuis le mois de mai dernier.
« Il y a ces rapports qui ont été vérifiés et que la communauté internationale est en train de vérifier à son niveau faisant état des filières de recrutement des forces négatives qui insécurisent les Kivu à partir du Rwanda. Le Rwanda doit être tenu pour responsable de ces filières de recrutement sur son territoire », a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais jeudi 21 juin à Radio Okapi.
Au début du mois de juillet, une annexe du rapport annuel du Comité des sanctions de l’ONU sur la RDC, dont des extraits avaient déjà été distillés dans la presse, indiquait que les forces armées rwandaises « fournissent du matériel militaire, des armes, des munitions et des fournitures diverses aux rebelles du M23 » et octroient soutien et protection au général rebelle Bosco Ntaganda.
Mais le gouvernement rwandais continue de nier toute implication dans la mutinerie qui a éclaté en avril dernier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu et qui s’est finalement transformée en rébellion.
Au cours d’une conférence de presse tenue, mardi dernier à Kigali, le président du Rwanda Paul Kagame avait affirmé que «Le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo », réfutant tout soutien de son pays aux mutins du M23.
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