« La Monusco qui concentre la plus grosse partie de son personnel militaire dans l’Est de la RDC fait son maximum [pour assurer la protection des civils] ». C’est ce qu’a déclaré, lundi 11 juin, Hervé Ladous, secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de maintien de paix en réaction aux propos de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, la chef de la diplomatie rwandaise avait déclaré que malgré sa présence en RDC depuis de longues années, un budget d’un milliard de dollars américains et la présence de 20 000 casques bleus, la Monusco n’avait obtenu « aucun résultat ».
Hervé Ladsous explique que les forces armées congolaises sont actuellement en mouvement pour combattre les mutins dans les deux provinces de Kivu.
«Depuis le début de l’année, il y a eu une détérioration certaine de la situation sécuritaire dans les provinces de l’Est du Congo essentiellement le Kivu. il y a eu une série d’opérations lancées contre des chefs de guerre dont beaucoup d’ailleurs sont poursuivis ou menacés de poursuite par la justice pénale internationale. Les forces congolaises se sont mises en mouvement pour mener à bien ce projet de neutralisation ou d’arrestations. Ça crée des vides dans lesquels se sont engouffrés plusieurs groupes armés », explique-t-il, indiquant que la « Monusco s’est rendue encore plus mobile au cours de cette période pour essayer de combler ces vides sécuritaires et venir en aide à des gens menacés de violence. Il y a eu des victimes mais la Monusco qui concentre la plus grosse partie de son personnel militaire dans cette partie du pays fait son maximum, fait un vrai travail. Un certain nombre de civils doivent aux casques bleus le fait d’être en vie. »
Le secrétaire général adjoint des Nations unies a en outre affirmé que le mandat actuel de la Monusco qui donne la priorité à la protection des civils va être discuté dans les jours qui viennent au conseil de sécurité de l’ONU mais ne pense pas que “quiconque envisage de changement majeur au delà de quelques ajustements”.
Dans l’entretien publié le 3 juin dans Jeune Afrique, Louise Mushikiwabo réagissait à un rapport confidentiel de l’ONU accusant son pays de soutenir les mutins du Mouvement du 23 mars (M23).
« Le Rwanda n’a ni formé ni envoyé de combattants de l’autre côté de la frontière. Cette fuite montre la désinvolture dont fait preuve la Monusco », avait-elle répondu à la question de savoir si les informations contenues dans ce rapport étaient exactes.
Pourtant au cours d’une conférence de presse tenue à Goma, samedi 9 juin, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a dénoncé la passivité du Rwanda dans l’insécurité créée par les affrontements entre les FARDC et les mutins du M23 dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu.
Il avait notamment déclaré que des faits «accablants», font état de recrutement, préparation et déploiement à partir du Rwanda des éléments rwandais estimés entre 200 à 300 hommes qui combattent dans les rangs du M23.
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