La défense a conclu ses plaidoiries le lundi 21 mai dans le procès de Germain Katanga à la Cour pénale internationale. Pour les avocats de l’ancien chef milicien congolais, que la Cour pénale internationale (CPI) juge pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis en Ituri, l’attaque de Bogoro dont leur client est accusé d’être le responsable a été soutenue par le gouvernement congolais qui voulait reprendre ce village tombé entre les mains des miliciens de l’Union des patriotes congolais (UPC).
Germain Katanga et son coaccusé Mathieu Ngudjolo sont poursuivis pour les mêmes crimes commis lors de l’attaque de Bogoro, le 24 février 2002.
Selon la défense, l’attaque de Bogoro ne correspond pas au tableau que l’accusation a dressé de leur client le présentant comme un chef de guerre puissant entrant dans le village de Bogoro comme le loup dans le troupeau pour étancher sa soif de vengeance ethnique.
C’est ce qu’avait déclaré le substitut du procureur pour qui, Germain Katanga et Matthieu Ngudjolo, de l’ethnie Lendu et Ngiti, étaient motivés par la haine pour s’en prendre à la communauté Hema.
Un avocat de Germain Katanga a soutenu qu’il y avait des intérêts bien plus puissants que son client, ajoutant que « le plan criminel » était orchestré par le gouvernement congolais.
Il a indiqué que l’accusé n’avait pas le contrôle sur l’opération conduite à Bogoro, qui, selon le procureur, aurait entraîné la mort de près de deux cents civils.
La défense ne nie donc pas la participation de leur client à l’attaque ni la mort de civils à Bogoro. Mais elle rejette les accusations de motivation ethnique présentées par le procureur.
Les avocats de Mathieu Ngudjolo vont conclure leurs plaidoiries ce mardi 22 mai.
Après cette étape interviendra la dernière phase du réquisitoire au cours de laquelle le procureur va requérir des peines, avant les délibérés des juges.
Le procès de Germain Katanga et Matthieu Ngudjolo s’est ouvert en novembre 2009.
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