Le procureur de la CPI demande aux juges de déclarer Katanga et Ngudjolo coupables

Matthieu Ngodjolo à gauche et Germain Katanga à droite.

Dans la conclusion de sa réquisition présentée mardi 15 mai à la Haye dans le procès de Germain Katanga et Matthieu Ngudjolo, le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo a demandé aux juges de déclarer les deux miliciens congolais coupables des crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

Les deux accusés sont poursuivis pour des crimes de guerre commis lors de l’attaque de Bogoro en Ituri (Province Orientale), dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le 24 février 2003.Selon le procureur, cette attaque s’était transformée en un carnage.

Pour le substitut du procureur, Germain Katanga et Matthieu Ngudjolo, de l’ethnie Lendu et Ngiti, motivés par la haine, s’en sont pris à la communauté Hema.

Les ex-miliciens rejettent ces allégations.

Commandant du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), et infirmier de profession, Mathieu Ngudjolo a tenté de démontrer, au cours du procès, qu’il n’était pas présent sur les sites où ont été commis les crimes. Il procédait à un accouchement.

Le procureur a rétorqué que cette excuse « ne posait pas un grand problème juridique », expliquant que l’accusé, poursuivi en qualité de supérieur hiérarchique, n’avait pas besoin d’être présent sur les lieux de crimes pour en être responsable.

Considéré par l’accusation comme le commandant des Forces de résistance patriotique en Ituri (FRPI), Germain Katanga a affirmé, quant à lui, n’avoir ni planifié, ni commandé l’attaque de Bogoro.

Ces arguments ont aussi été rejetés par l’accusation. « Tous les combattants des FRPI étaient sous l’autorité de Katanga et étaient soumis à ses ordres », a martelé le procureur Luis Moreno Ocampo, s’appuyant sur certains témoignages. 

Le procès Katanga et Ngudjolo s’est ouvert le 24 novembre 2009. Ce mercredi 16 mai, les représentants des victimes vont présenter leurs conclusions.

Les plaidoiries de la défense sont programmées entre les 21 et 22 mai. Après cette étape interviendra la dernière phase du réquisitoire au cours de laquelle le procureur va requérir des peines, avant les délibérés des juges.

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