Julien Paluku: «Bosco Ntaganda doit être arrêté et il doit passer devant la justice congolaise»

Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu. (droits tiers)Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu. (droits tiers)

Julien Paluku, gouverneur du Nord-Kivu. (droits tiers)

Le gouvernement congolais déclare le général Bosco Ntaganda responsable de l’instabilité actuelle dans les territoires de Masisi et Walikale, a indiqué le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, ce mercredi 2 mai, au cours d’un point de presse en sa résidence de Goma. «Bosco Ntaganda doit être arrêté et il doit passer devant la justice congolaise pour répondre de ces actes», a-t-il poursuivi.

Julien Puluku s’est prononcé ainsi sur la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans sa province, caractérisée par des combats entre certains éléments indisciplinés des FARDC et les unités régulières:

«Le gouvernement congolais m’a chargé de dire exactement que celui qui est à la base de ce qui se passe actuellement s’appelle Bosco Ntaganda. Il est dans le cas d’indiscipline et doit être recherché pour ça. Si nos unités arrivent à mettre la main sur lui, il devra passer d’abord devant la justice congolaise pour répondre de ses actes

Il a affirmé que le gouvernement est déterminé à mettre hors d’état de nuire le général Ntaganda, si ce dernier persistait :

«Si l’indiscipliné va vouloir nous imposer une guerre, eh bien, la République va faire face à ce qu’on va lui imposer », a-t-il martelé.   

Le gouverneur Paluku a, par ailleurs, souligné que la cité de Kitchanga dans le Masisi était désormais sous contrôle des FARDC. Mais il ne s’est pas clairement prononcé sur le cas de Mushaki, où des sources locales ont signalé la poursuite des combats.

«Je ne suis pas impliqué dans les affrontements qui se passent entre les FARDC (Forces armées de la RDC) et les militaires qui ont fait défection » début avril dans les provinces instables des Nord et Sud Kivu, a affirmé pour sa part en swahili à l’AFP le général Ntaganda, interrogé mardi par téléphone.

Au cours d’un entretien avec les représentants de la société civile, mercredi 11 avril à Goma, le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila, s’est déjà prononcé sur l’arrestation de cet officier:

« Nous pouvons nous mêmes arrêter [Bosco Ntaganda] car nous avons cent raisons de l’arrêter et de le juger ici au pays (…) Les crimes que Bosco Ntaganda a commis ici au pays ne nécessitent pas son transfèrement à la CPI (Cour pénale internationale)».

Le procureur de la CPI, Luis Moreno, a, pour la première fois publiquement, appelé en des termes forts les autorités de Kinshasa à arrêter Bosco Ntaganda, poursuivi par la Cour depuis 2006. Kinshasa ne l’a jamais transféré depuis évoquant notamment « sa contribution dans la signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés de l’Est en 2009

Dans leur décision, les juges avaient en effet reconnu Bosco Ntaganda comme ex-complice de Thomas Lubanga durant la guerre inter-ethnique entre Hema et Lendu qui avait en réalité pour but le contrôle de riches zones minières de l’Ituri. Bosco Ntanganda avait ensuite formé sa propre milice, avant d’intégrer la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). A la faveur d’un accord de paix, il avait été intégré dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et vit «tranquillement» à Goma, selon les termes du procureur.

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